L'organisation du concours Miss Kabylie mercredi prochain (7 juin) à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou tend à sortir de son cadre artistique, pour représenter des enjeux qui dépassent l'intention du comité d'organisation. Pressions diverses et campagnes de discrétisation ont été le lot des organisateurs. Jeudi dernier, un énigmatique concours de Miss Tizi Ouzou a été présenté à un nombreux public dans la même salle. Une relique d'un bal dansant. Le concours de Miss Kabylie se veut d'une toute autre dimension. Le directeur artistique du concours, Mourad Aït Ahmed, dira : « En dépit des pressions que nous subissons au niveau de Tizi Ouzou, notre concours aura bien lieu, In challah. Des gens ne veulent pas que le concours ait lieu et je préfère ne pas m'étaler là dessus. » Cette deuxième édition de Miss Kabylie prend alors les allures d'un défi à relever par les organisateurs. Les intentions de l'agence artistique Art Akham qui organise le concours Miss Kabylie sont pourtant claires ; réhabiliter le métier de la mode pour permettre l'émergence de talents, la valorisation du patrimoine culturel algérien, notamment kabyle, et créer une tradition de rencontres entre les jeunes Algériennes. Des participantes de six wilayas (Bouira, Boumerdès, Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, Sétif et Tizi Ouzou) sont attendues pour le couronnement. « Notre ambition en tant qu'organisateurs, c'est d'abord de régionaliser les concours des Miss pour enfin aboutir à un vrai concours de Miss Algérie. Je voudrais signaler que depuis l'an 2000, trois Miss Algérie sont élues annuellement. C'est inconcevable ! » Des boutiques de mode telles que Arc en ciel et l'institut Nawel sont les principaux partenaires du concours Miss Kabylie. Pour assurer l'image de marque de la manifestation, le comité d'organisation a défini les règles de participation. M. Aït Ahmed s'explique : « Les participantes doivent être accompagnées par leurs parents, d'une part. Le public entrera sur invitation, d'autre part. Notre démarche est saine ; nous organisons une activité artistique et non pas de l'exhibitionnisme. » La chorégraphie sera assurée par un Libanais, l'organisateur de Miss Liban 1997. Trente candidates prendront part aux tours préliminaires. La cérémonie de couronnement devra consacrer la Miss et ses deux dauphines. Des prix alléchants sont annoncés et des chanteurs populaires sont prévus.