Une pétition des proches, amis et compagnons du défunt est en ligne pour réclamer le report du procès en appel pour complément d'enquête. Le procès en appel de Belbouri, accusé d'avoir «assassiné» l'enseignant, universitaire et militant des droits de l'homme, Ahmed Kerroumi, s'ouvrira aujourd'hui au tribunal criminel d'Oran, après un renvoi décidé il y a près de deux mois. Le défunt était enseignant-chercheur et militant au sein du MDS. En 2011, il militait au sein de la CNCD d'Oran pour réclamer le changement et la démocratie. Le 19 avril 2011, Ahmed Kerroumi avait disparu, avant que son corps soit retrouvé, sans vie, le 23 avril, dans le local du bureau d'Oran du MDS. Création d'un comité Ahmed kerroumi Les proches, amis et compagnons de lutte du défunt dénoncent «une farce» et réclament «que la vérité soit enfin révélée sur les véritables auteurs de son assassinat». Aussi, un comité, appelé «Vérité et justice sur l'assassinat d'Ahmed Kerroumi», a vu le jour sur la Toile et est constitué d'amis du défunt. Une pétition est également en ligne pour réclamer le report du procès en appel pour complément d'enquête. «Si un présumé coupable a bien été arrêté, la voiture et les effets personnels de feu Ahmed Kerroumi restent, en revanche, à ce jour, étrangement introuvables», s'interroge le comité, avant de préciser : «L'assassin présumé, du fond de sa cellule, clame toujours son innocence. Bien qu'ayant fait des aveux sous la torture, il a été incapable de renseigner les enquêteurs sur le sort réservé au véhicule du défunt et à ses affaires.» Le procès en appel, qui devait se dérouler le 30 septembre dernier, a été reporté après que les avocats de la défense se soient retirés. Un retrait justifié «par le dédain réservé à leurs nombreuses requêtes», lit-on dans un communiqué. Le bureau d'Oran de la LADDH réclame «une procédure qui puisse aboutir à la condamnation du vrai coupable de l'assassinat du militant Ahmed Kerroumi» et rappelle que «le présumé coupable, par l'intermédiaire de son père, conteste la procédure en cours et met en relief plusieurs points graves qui peuvent porter atteinte au droit à un procès juste et équitable». De leur côté, Amnesty International et la Commission internationale des juristes (CIJ) se disent «inquiètes» sur les conditions entourant ce procès. Amnesty international et la CIJ se disent «préoccupées par des allégations de torture et autres mauvais traitements infligés durant l'enquête à l'assassin présumé d'Ahmed Kerroumi lors de son interrogatoire dans les établissements de police, entre le 12 et le 17 mai 2011, visant apparemment à lui faire avouer le meurtre de Kerroumi». «L'assassin présumé Belbouri dit avoir été frappé à la tête, au visage, au ventre et aux pieds. Il dit également avoir été électrocuté et menacé de voir ses parents maltraités s'il n'avouait pas», lit-on dans un communiqué signé par ces deux ONG. «Les autorités algériennes doivent veiller à ce que toute déclaration qui aurait été obtenue à la suite d'actes de torture ou autres mauvais traitements ne soit pas admise comme preuve par le tribunal», lit-on encore dans ce communiqué. Les deux ONG affirment que «les avocats de l'accusé et de la famille du défunt Kerroumi ont relaté que le procès était entaché d'irrégularités». Ces irrégularités consistent notamment en «le refus du tribunal de permettre à la défense d'interroger des témoins, y compris le médecin légiste qui a pratiqué l'autopsie sur le corps d'Ahmed Kerroumi», poursuit le communiqué.