S'il y a un phénomène dur à éradiquer, c'est bien le commerce informel. Ce fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur est favorisé à Boufarik par l'existence du marché de gros où s'approvisionnent aisément, sans moyens de transport motorisé, les marchands ambulants. Il suffit d'acheter ou de louer une charrette munie de deux roues et d'un poussoir sur laquelle on embarque deux ou trois cageots de fruits ou de légumes. Ceux qui n'y arrivent pas vendent des herbes comme les épinards, la coriandre, le persil. «C'est notre seul moyen de subsistance», nous confia l'un d'eux. Les riverains du boulevard des fédayine (ex-Zenket El arab) ont longtemps souffert de l'anarchie et de l'insalubrité causées par le commerce informel. Depuis quelque temps, ils jouissent de la quiétude qu'ils retrouvent après des interventions permanentes des services de la sûreté urbaine qui se relayaient pendant toute la journée. Comme l'illustre bien l'adage : «chassez le naturel il revient au galop», ces vendeurs de fruits et légumes à la sauvette persécutés et chassés pendant un temps par la police sont revenus mais pour investir un endroit différent : les alentours du marché de proximité situé à la place Sidi Abdelkader. Comme c'est un carrefour situé au centre-ville, la circulation est perturbée. En effet, les automobilistes ont du mal à se frayer un chemin et klaxonnent pour ne pas heurter les gens concentrés sur leurs achats. Les éboueurs souffrent également en fin de journée lorsqu'ils procèdent au ramassage des détritus qui se sont entassés depuis la matinée. Les forces de l'ordre ont eu beau chasser les squatteurs des lieux publics, mais ces derniers reviennent à la charge aussitôt que les premières sont parties, rappelant le jeu entre le chat et la souris. La sûreté urbaine dispose-t-elle d'un effectif suffisant lorsqu'on constate qu'elle contrôle depuis quelque temps le trafic routier devant les écoles primaires à l'entrée des élèves et à leur sortie ? Quoi qu'il en soit, le conseil de sécurité de la daïra, avons-nous appris, pense avoir trouvé une solution pour lutter efficacement contre le commerce informel, il s'agit de la saisie. Les forces de l'ordre vont disposer d'un véhicule assez grand pour embarquer toutes les marchandises exposées à la vente sur les lieux illicites. Il reste cependant à résoudre le problème de la disponibilité des endroits de leur stockage avant leur évacuation vers les hôpitaux et hospices.