Le marché de gros de Boufarik offre à de nombreux chômeurs l'occasion de subvenir aux besoins de leur famille, en devenant transporteurs. Issus de milieux sociaux défavorisés et exclus depuis longtemps du système éducatif, ces jeunes, qui ne peuvent pas disposer de véhicules utilitaires, s'en sortent en confectionnant de petites charrettes munies de deux roues de bicyclette. Dès l'aube, ils se rendent au marché de gros, situé à l'extrémité ouest de la ville, pour s'approvisionner en fruits et légumes. Après avoir entassé plusieurs cageots sur leurs deux roues, ils les poussent en sillonnant les rues afin d'alimenter les marchands détaillants. L'un de ces jeunes, qui avançait péniblement, avait du mal à se frayer un chemin au milieu des automobilistes. Interrogé, il nous dira : « C'est un dur métier qui exige une bonne santé ainsi qu'une constitution physique robuste. Le mauvais temps et les encombrements constituent de vrais désagréments pour nous. On aurait aimé bénéficier dans le cadre de l'Ansej de petits véhicules utilitaires, mais les banques n'ont pas voulu financer nos projets. » A signaler que ce métier n'est pas exercé seulement par des jeunes mais également par des personnes plus âgées, car pour eux, il est plus important de gagner leur vie honorablement.