La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM) vient de rendre publique, à l'occasion de la journée mondiale sans tabac, une étude sur la consommation de tabac dans les écoles primaires. Une enquête présentée sous forme d'un questionnaire, qui montre selon les conclusions de ses initiateurs, le danger du tabagisme précoce et les dangers qui guettent les jeunes écoliers. « Les enfants fument sont de plus en plus tôt, d'où la nécessité d'une éducation sanitaire plus offensive et d'une information plus accrue de cette fragile tranche de la société », ont souligné le professeur Mostéfa Khiati et le docteur Abdelkader Sahraoui Tahar, respectivement président et membre de la FOREM, en estimant que la consommation de tabac chez les jeunes de moins de 12 ans peut être « considérée comme un tournant vers la voie de la prédélinquance ». Ils ont insisté sur « l'intérêt d'une plus grande sensibilisation des adultes sur la consommation du tabac ». Cette enquête, ont-ils précisé, note également indirectement la faiblesse de la loi anti-tabac et l'insuffisance de son application. L'étude réalisée au cours de la première quinzaine du mois de mai de l'année en cours, en collaboration avec le secteur sanitaire d'El Harrach (Alger-est) à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le tabac, a concerné 1370 élèves (de 6e et 7e année) âgés entre 11 et 13 ans (690 garçons et 680 filles), scolarisés dans douze écoles primaires et six établissements d'enseignement moyen (CEM) situés dans la région est d'Alger. Les résultats de cette enquête ont révélé que 23% de ces enfants disent fumer entre 1 à 6 cigarettes par jour, alors que 8% d'entre eux ont déclaré ne pas connaître les dangers liés à la consommation de tabac. Il a été aussi constaté que 30% des pères et 0,2% des mères de ces enfants sont fumeurs, alors que dans 0,5% des cas les deux parents le sont. Quant à la situation sociale de ces familles, les résultats ont montré que 15% des pères et 85% des mères de ces jeunes fumeurs sont sans emploi, tandis que dans 21% des cas les deux parents sont analphabètes, 30% ont un niveau moyen ou secondaire et 10% des parents sont universitaires. 86% des enfants interrogés vivent avec leurs parents et 10% dans des familles monoparentales (8% avec les mères et 2% avec les pères). D'autres part, les résultats ont indiqué que 35% des enfants concernés par l'enquête vivent dans des familles nombreuses et 69% sont relativement bien logés (32% habitent dans des villas et 37% dans des appartements) dont 24 % disent avoir une chambre individuelle.