La 3e soirée du Festival national culturel de la musique et la chanson amazighes a été animée, lundi, par une constellation d'artistes ayant assuré une prestation qui marquera à jamais les chanceux présents. Peu après le début des spectacles, la grande esplanade de la ville de Tamanrasset s'est avérée exiguë pour contenir le public, venu de toute part écouter et ovationner ses fans. Le spectacle d'ouverture de cette soirée mémorable a été ainsi donné par la toute jeune formation de l'Ahaggar, Toumes n'Ténéré (origine saharienne en tamashek). Créé en 2012, le groupe, composé de huit talentueux artistes en herbe, a fait une entrée percutante avec de belles chansons d'amour puisées de son premier opus. Devant une assistance bigarrée, le talent de Toumes n'Ténéré s'est affirmé, confirmant que «quand on est soutenu, on peut facilement concurrencer les vedettes de ce style en jouant dans la cour des grands». Le moderne chaoui n'était pas en reste. Après le passage des enfants de Tamanrasset ayant ingénieusement couvert l'absence du groupe Zenette, également prévu à l'affiche de cette soirée, Youcef Boukhentache fait son apparition surprise. Le chantre du malouf, de la musique populaire et de l'andalou revient à partir la ville de Tin Hinan avec le style chaoui moderne et tout son lot de chansons du terroir. Le public tamanrasseti a été bercé au rythme d'abendir, azzeouar lbaroud yessaouel, agoudjil et sussem que l'artiste avait choisi pour raviver ses fans du Sud, mais aussi pour rendre hommage aux organisateurs du festival. «C'est un grand honneur de participer à cette manifestation qui se veut une synthèse des festivals locaux organisés cette année. Le son était impeccable, en plus d'un public extra. Je pense que tout le monde est d'accord sur ce point», nous dit M. Boukhentache après son show, laissant place à l'enfant de Redjaouna (Tizi Ouzou), Rabah Asma. Visiblement en bonne posture, ce dernier a mis le feu à l'esplanade de la ville. Le public s'en donnait à cœur joie en répétant en chœur les plus belles chansons que l'artiste a puisées dans son vaste répertoire, entre autres, Issumar, Rayik, Amthimi et Dhashu. Après la deuxième chanson, Ayadhou, les journalistes, eux aussi, ont fini par abandonner leur plume pour investir la piste et se mettre à danser. Sofiane et Tako au clavier, Boussaâd à la basse, Yuba Sid à la guitare électrique, Rabah Asma s'est produit, une heure durant, en digne prince du pop kabyle. «Je tiens à remercier madame la ministre qui est en train de faire un grand travail. Je crois que les artistes n'en parlent pas assez. Mais elle mérite tous les grands honneurs. Cette occasion permet de réunir tous les chanteurs et musiciens amazighs. L'artiste doit investir dans la perfection et la bonne musique pour satisfaire ses fans.» Parlant de ses projets, Rabah Asma a fait savoir que «le prochain album, prévu dans les bacs à partir de 2014, sera un mélange de sonorités et une fusion de styles kabyle, gnaoui, chaoui et targui. C'est notre but primaire pour éviter le réchauffé et ce sera en fait une belle surprise pour le public.»