Ces nouveaux «opposants », «au nombre de 151», se disent déterminés à faire partir Amar Saadani qui occupe le poste de secrétaire général de «manière illégale». Le choc des titans ne s'arrête pas et les protagonistes du FLN n'ont même pas respecté la trêve qu'imposent les vacances de fin d'année. Une situation qui ne présage rien de bon pour le parti que gère, depuis septembre dernier, Amar Saadani. L'année 2014 commence mal pour lui. Le secrétaire général du FLN qui fait face à une fronde interne depuis sa prise de fonction le 29 août dernier, doit affronter, dans les jours à venir, une nouvelle contestation. Un groupe de militants, se présentant comme membres du comité central, se joint aux anciens contestataires. Ces nouveaux «opposants», «au nombre de 151», se disent déterminés à faire partir Amar Saadani qui occupe le poste de secrétaire général de «manière illégale». Ils demandent, à celui qu'ils accusent d'adopter des positions «hasardeuses», de «partir» avant que cela ne soit «trop tard». Signe d'une tension qui ne diminue pas, les signataires de ce document, qui ne donnent pas leurs noms, menacent d'occuper le siège du parti sis sur les hauteurs d'Alger, par la force. Une méthode déjà utilisée par des membres du comité central du FLN avant la destitution de Abdelaziz Belkhadem, en février de l'année écoulée. Ces opposants s'ajoutent aux anciens redresseurs du FLN qui ont combattu, des mois durant, l'ancien secrétaire général. Contacté hier, Mohamed Seghir Kara, ancien porte-parole du mouvement de redressement, confirme la jonction entre son groupe et celui des «151 membres du comité central». L'ancien ministre du Tourisme indique que ces nouveaux opposants «ont assisté, dans leur majorité, à la dernière réunion du comité central». «Ils appellent, comme nous, à remettre le parti sur les rails de la légitimité», dit-il. Mohamed Seghir Kara se dit convaincu que Amar Saadani sera déchu avant le 15 janvier prochain. «Tout le monde est maintenant d'accord pour organiser une nouvelle session du comité central afin de rendre sa légitimité au parti», a-t-il dit. «Celui qui a la majorité n'a pas besoin d'avoir recours à la violence. Il n'a qu'à réunir les 2/3 des membres du comité central pour convoquer une session extraordinaire de l'instance suprême du parti», a répliqué Saïd Bouhadja, membre du bureau politique, joint par téléphone hier en fin d'après-midi. Ce dernier estime que «celui qui veut changer le secrétaire général n'a qu'à se présenter devant le comité central». Amar Saadani, lui, se mure dans uns silence qui en dit long sur son état d'esprit. Lui qui faisait feu de tout bois à sa désignation controversée à la tête du FLN en août dernier, se limite depuis le début du mois de décembre à assister à des réunions épisodiques qui se tiennent à l'intérieur du pays. Pis, à chaque sortie, l'ancien président de l'APN s'en tient à des discours de circonstance. Et même lorsque des questions précises sont posées, il botte en touche. Il est tellement isolé qu'il reste, à présent, l'un des rares partisans de Abdelaziz Bouteflika à croire encore à une révision de la Constitution avant l'élection présidentielle. Le disque qui fait tourner en boucle la rengaine du quatrième mandat étant presque rayé, les attaques au vitriol contre l'armée et le DRS n'étant plus à la mode, Amar Saadani devra prendre son mal en patience. Il devra faire face non seulement à l'adversité latente au sein de son parti, mais il aura à composer avec une nouvelle donne qui fait du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, un candidat potentiel à la magistrature suprême. Une donne qui risque de tout chambouler. Pas seulement dans la maison FLN.