Les Short Message Service, lancés il y a tout juste 21 ans, ne connaissent plus le même engouement qu'avant. A chaque réveillon, plus d'un milliard de SMS sont échangés aux douze coups de minuit pour présenter des vœux à l'occasion du nouvel an. Pourtant, cette année on n'en a pas reçu beaucoup… Voilà sans doute la réflexion que bon nombre d'entre nous ont dû partager. En effet, les chiffres sont clairs, le nombre de vœux envoyés par SMS s'est tassé par rapport à l'an dernier ou près d'un milliard et demi de SMS ont été enregistrés. Cette tendance a été observée dans de nombreux pays, notamment en France, en Belgique et en Suède. Hélas, aucun chiffre n'est encore disponible, mais le phénomène est sans doute identique en Algérie. Les messageries instantanées ne sont pas étrangères à cet essoufflement sensible des textos, ni d'ailleurs, facebook, twitter et les réseaux sociaux en général. Ce phénomène ne s'explique donc pas par une brutale chute de l'esprit des fêtes chez les Algériens, ni chez les citoyens d'autres pays, mais par le succès des autres moyens de communication qui utilisent internet plutôt que le réseau téléphonique et qui permettent contrairement aux bons vieux SMS d'échanger des photos et des vidéos, et ce, grâce aux applications telles que iMessage qui se sont faites un nom et revendiquent aujourd'hui des millions, voire des milliards d'utilisateurs de par le monde Ces applications ne représentent que la partie la plus visible d'un secteur en pleine expansion. C'est rapide, pratique et ça évite l'embouteillage des canaux de communication. «C'est surtout pas cher et cela permet de transmettre un message à toute une communauté en même temps et en quelques clics», nous ont dit ceux qui ont recouru aux mails et réseaux sociaux pour adresser leurs vœux. Année après année, les habitudes de communication ont donc évolué, y compris pendant le réveillon. Les Short Message Service, lancés il y a tout juste 21 ans, ne connaissent plus le même engouement qu'avant. Les détenteurs de smartphones abandonnent progressivement le vieux SMS et privilégient naturellement communiquer à travers les programmes et applications qui proposent un service souvent gratuit de messagerie via un réseau 3G/WiFi interposé et la gratuité de ces services justifie amplement ce choix. Ce changement des habitudes de communication n'est pas sans conséquence sur les opérateurs téléphoniques. Une étude publiée en octobre 2012 a montré qu'il représente un manque à gagner de 17 milliards d'euros pour les opérateurs du monde entier, soit le triple qu'en 2010. Une autre enquête, réalisée par le cabinet Ovum, avance même la somme de 54 milliards de dollars de perte pour 2016. Les opérateurs téléphoniques sont donc appelés à réagir et s'adapter à cette situation. «La messagerie est désormais omniprésente et les opérateurs sont sous pression pour tirer (le maximum) de revenus de cette activité de communication», a déclaré une des analystes du cabinet Ovum. Pour ce qui est de l'Algérie, n'oublions pas que malgré un taux d'équipement en hausse depuis 2011 (les smartphones représentent plus de 10% des ventes de mobiles en 2012 après avoir représenté seulement 3% en 2011). Les détenteurs d'Iphones, des Galaxy, des Lumnia et des Condor C1, C4 et autres se font, certes, de plus en plus nombreux, surtout avec le lancement de la 3G, leur permettant d'optimiser l'utilisation de ces terminaux intelligents. Cependant, le téléphone classique a encore un taux de pénétration élevé en Algérie, son utilisation reste monnaie courante chez nous. C'est ce qui justifie la survie du SMS traditionnel qui a encore de beaux jours devant lui et au lieu de se cannibaliser, les usages de SMS, de Tweets, de posts sur facebook, Linkedin se stimuleront mutuellement. Comme les bonnes vieilles cartes de vœux, le SMS disparaîtra peut-être un jour, mais ce n'est pas demain la veille, du moins pas en Algérie, il n'a pas encore dit son dernier mot.