Après avoir échappé à deux tentatives d'assassinat qui le ciblaient de manière précise, Jamal Abou Samhadana, chef des comités de la résistance populaire, faction armée créée au début de l'Intifadha, déclenchée en septembre 2000, a été tué ainsi que trois autres membres du même groupe, au cours d'un raid aérien israélien, tard dans la soirée de jeudi, à Raffah, au sud de la bande de Ghaza. Accusé par Israél d'être à l'origine de plusieurs attaques contre des colons juifs et des positions militaires, ainsi que des tirs de roquettes artisanales contre son territoire, Abou Samhadana était devenu l'un des hommes les plus recherchés par l'état hébreu. Selon des sources de sécurité israéliennes, il était également impliqué dans une embuscade contre un convoi diplomatique américain qui avait fait trois tués en 2003, dans la bande de Ghaza. Le 20 avril, il avait été nommé par le nouveau gouvernement, issu du Hamas, au poste de « superviseur général » des divers services du ministère de L'Intérieur. Cette nomination avait été dénoncée par Israël et par le département d'Etat américain, qui avait estimé qu'elle montrait la « vraie nature » du gouvernement du Hamas. « Nous avons un long compte à régler avec ce terroriste notoire, et sa nomination ne lui donnera aucune immunité », avait déclaré le ministre israélien de l'Habitat, Zeev Boim. Au lendemain de sa nomination, le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait publié un décret pour annuler cette décision du cabinet, la qualifiant d'« illégale et anticonstitutionnelle ». Ainsi prend fin l'itinéraire de cet homme de 45 ans, que certains accusent d'être aussi l'exécuteur du général Moussa Arafat, neveu du défunt président Yasser Arafat, à l'époque, conseiller militaire du Président Abbas, ancien chef du service des renseignements militaires, devenu ensuite chef des forces de la sécurité nationale, assassiné à son domicile à Ghaza, en septembre 2005. un porte-parole des comités de la résistance populaire avait alors revendiqué cet assassinat. les comités de la résistance populaire, très proche du Hamas, ont été formés par des transfuges de plusieurs mouvements palestiniens dont le Fatah et le Hamas. L'armée israélienne qui avait récemment intensifié ses attaques contre les palestiniens de tout bord , déclarant répondre aux tirs de roquettes artisanales contre son territoire à partir de la bande de Ghaza, a tué quatre Palestiniens dont un policier, mercredi, près de Chedjaiya, à l'est de Ghaza. Cinq autres personnes ont été baissées au cours de la même agression. D'un autre côte, suite à l'échec du dialogue national, visant à aboutir à une vision palestinienne unifiée de la gestion du conflit avec israèl, le président Mahmoud Abbas a signé hier un décret fixant au 31 juillet prochain la date du référendum à propos du document d'entente nationale élaboré par des hauts cadres des différents mouvements, dont le Fatah, le Hamas, le Djihad islamique et le FPLP, emprisonnés en Israël. Ce document servait de base au dialogue national qui a réuni les différentes forces palestiniennes durant plus de deux semaines. Le document, accepté par le Fatah et le Président Abbas, appelle à la création d'un Etat palestinien au côté d'israël sur les terres occupées en 1967, l'arrêt des attaques armées en territoire israélien et reconnaît implicitement israël. Ce que refuse le Hamas. Des milliers de partisans du Hamas et du Djihad islamique ont manifesté jeudi a Ghaza contre la tenue de ce référendum. Le Hamas accuse le Président de vouloir court circuiter son gouvernement par le biais du référendum auquel il montre une farouche résistance, faisant craindre le pire . « Nous refusons le référendum. Nous ne l'accepterons à aucun prix », avait affirmé, mercredi, le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, lors d'une conférence de presse. Cette consultation « a pour but de nous imposer des concessions et une reconnaissance d'Israël. C'est un plan pour faire chuter le gouvernement », a-t-il souligné. Moins catégorique, le Premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que les Palestiniens n'avaient pas besoin du référendum. « Nous n'avons pas besoin d'un référendum. Je n'ai pas de doute que nous allons parvenir à des ententes », a déclaré M. Haniyeh au quotidien israélien Yediot Aharonot. « Nous faisons tout pour assurer la réussite du dialogue national. Nous ne voulons pas qu'un délai nous soit imposé comme une épée suspendue au-dessus de nos têtes », a-t-il ajouté. Mais d'une certaine manière, l'épreuve de force est nettement engagée.