Samedi 25 janvier 2014, l'Algérie est sacrée championne d'Afrique de handball pour la septième fois de son histoire. Le gardien Abdelmalek Slahdji a grandement contribué à cette consécration. Du haut de son 1,90 m et ses 88 kg, le gardien du GSP a marqué de son empreinte la 21e édition du Championnat d'Afrique de handball, qui a eu lieu à Alger, en suscitant l'admiration du public de la salle Harcha et aussi le respect de ses adverses. Il a été l'artisan de la victoire en finale devant le double champion d'Afrique en titre, la Tunisie (25-21). Certains l'ont qualifié comme étant l'homme de 80% du succès, même si celui-ci est d'abord collectif. Ses prestations ont été tellement remarquables, qu'il avait fini par surprendre, même ses proches. C'est le président de la Fédération algérienne de handball, Saïd Bouamra, qui le confirme : «J'ai eu l'occasion de voir de grands événements sportifs et je peux vous dire qu'il fait partie des meilleurs gardiens du monde. Ce n'est pas seulement moi qui le dit, l'expert allemand Manfred Prause a été impressionné par les prestations de Slahdji lors de ce Championnat d'Afrique.» Décisif Son coach, Habib Kheraïfia, ne tarit pas, lui aussi, d'éloges à l'égard de son poulain : «Il a contribué pour beaucoup à la consécration de ce titre. La Tunisie pouvait revenir dans la partie, mais, à chaque fois, ses interventions étaient déterminantes. Il m'a fait rappeler Fayçal Hachemi, le gardien algérien des années 1970. Face à la RD Congo, alors qu'on avait rencontré beaucoup de difficultés, il a su être décisif.» Son coéquipier au GSP et de la sélection nationale, Anis Zammoum, lui, n'a pas eu la force de suivre la première période du Algérie -Tunisie après sa blessure survenue à la 3e minute : «J'ai vécu la première période sous une forte pression. Je ne suivais pas le match, je détournais à chaque fois la tête. Mais après la fin de la première période, j'ai senti que nos joueurs étaient capables de remporter cette finale, en plus Abdelmalek a fait des arrêts extraordinaires. Il avait réalisé un taux de réussite supérieur à 50 %», précise-t-il. Gagneur Malgré sa grande forme, Abdelmalek Slahdji a toujours gardé la tête sur les épaules, en insistant sur la performance de tout le groupe. «J'étais bien concentré dans le match. La défense m'a beaucoup aidé. En première mi-temps, nous étions un peu crispés, et par la suite, nous étions mieux concentrés.» Issu d'une famille de handballeurs, deux sœurs et un frère, le joueur du GSP se souvient encore des moments difficiles qu'il a traversés, surtout avec un problèmes au genou, au cou et puis au dos. Mais grâce aux soins prodigués par le kiné, Krimou Mahiout Belkacem, et le docteur Youcef Mellal, il a pu entamer la compétition à 100% de ses moyens, tout comme son coéquipier Riad Chahbour, dont la participation à cette CAN était compromise. Le natif de Aïn Taya ne rate pas l'occasion de prendre ses responsabilités, lorsque le besoin s'en fait sentir, en secouant son équipe et même les supporters. Déclic «C'est peut-être vrai qu'on n'a pas eu une préparation comme la Tunisie, l'Egypte ou même l'Angola, mais nous avons compensé nos insuffisances avec le cœur et l'apport des supporters. Personnellement, j'avais dit qu'une finale, je veux la jouer pour la gagner. Je crois que le premier match face au Nigeria nous a aidés à entrer dans la compétition. Car en plus de la victoire, nous avons gagné le public, qui a commencé à croire en nous.» Alors, forcément au fil de la compétition, une véritable communion entre les supporters et les joueurs s'est constituée. «Quand tu vois une salle pleine, il est interdit de perdre. Et c'est comme ça que je parvenais à motiver les supporters grâce à mes arrêts, et ils nous ont encouragés à leur tour à nous surpasser.» Responsabilité En plus d'assumer son rôle de leader aux côtés de Tahar Labane et Hicham Boudrali, en essayant de mettre son expérience au profit de l'équipe, il a su créer l'ambiance qu'il le faut. C'est ce que nous a indiqué l'administrateur des équipes nationales, Mustapha Hardjani, qui connaît bien le groupe. «Avec Tahar Labane et Amar Chahbour, ils créent souvent l'ambiance au sein du groupe, en taquinant Abderrahim Berriah, même moi je me suis mis de la partie. Mais je peux vous assurer que l'ambiance a toujours été saine dans ce groupe, puisque tous les joueurs, sans exception, sont irréprochables, et c'est ce qui a grandement contribué à la consécration de l'Algérie dans cette compétition.» Etranger Comme tout joueur, Abdelmalek Slahdji se projette déjà sur le prochain Mondial, qui aura lieu au Qatar en janvier 2015. Mais d'ici là, il espère décrocher un contrat pour aller jouer en Europe. «Pour l'heure, il n'y a rien, mais je pense d'ici quelque temps, il se pourrait que je puisse avoir des contacts. Si un club me fait une offre, il est très possible que je tente ma chance, cette fois-ci.» Par ailleurs, il n'a pas manqué de féliciter personnellement les supporters des 48 wilayas, et aussi toutes les familles qui sont venues donner de la voix à la salle Harcha, en promettant d'autres succès avant d'ajouter : «Je dédie ce titre aux gens de Aïn Taya, de même qu'à ma famille, mon père, ma mère, ma femme et mes trois enfants Feriel, Brahim El Khalil ,Nihal Aïcha. Qui sait peut-être que ses dignes successeurs se tiennent déjà devant lui ?