La rencontre de deux jours à laquelle aura été conviée Yasmina Khadra, restera comme une étape essentielle, voire fondatrice du long processus de reconnaissance et de légitimation pour le prolifique auteur algérien. En effet, c'est un auteur comblé et tout à fait serein qui viendra écouter de nombreux universitaire faire la critique mais souvent l'éloge de cet auteur. Après avoir été consacré en Allemagne, en France, au Canada, au Singapour et à Hong Hong, l'auteur de « l'attentat » attendait patiemment un geste de la part des universitaires de son pays. Plébiscité partout, son oeuvre se décline désormais en plusieurs langues dans pas moins de 22 pays. C'est ainsi qu'il dira toute sa joie d'être enfin reconnus parmi les siens et dans son propre pays. Ces premières joutes qui viennent enfin de le légitimer auront été riches en évènements. Ce qui aura permis à un panel d'universitaires oranais de donner libre court à toutes les lectures possible d'une œuvre dont la densité n'altère nullement la qualité. C'est ainsi que le professeur Hadj Méliani parlera de l'exigence de l'écriture chez Yasmina Khadra. De son côté, Nadia Ouhibi- Ghassoul axera sa réflexion sur la parodie du western dans « Le privilège du phœnix ». Satire et intersexualité feront l'objet d'une lecture de la part de l'universitaire mascaréen, Saadeddine Fatmi. Abbès Neddar fera un décryptage pragmatique de « A quoi rêvent les loups » ; il dira également sa déception de la traduction américaine de « l'Attentat ». Samira Bechlaghem ira à la recherche de la poétique de la violence dans le dernier roman, dont l'action se déroule à Tel Aviv. Un roman qui s'inscrit en droite ligne dans la continuité des « Hirondelles de Kaboul » qui aura fait la une des pages culturelles du New York Times et du Washington Post. Un privilège que lui envient nombre d'auteurs français qui, malgré une réelle aura hexagonale, souffrent de n'être ni traduits ni distribués au pays de l'Oncle Sam.