Des camps de réfugiés du Front Polisario de Tindouf, où elle a effectué une visite jeudi dernier, Mme Nkozasana Clarice Dlamini Zuma, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, s'est montrée persuadée que l'indépendance de la RASD est proche. « Nous reviendrons un jour ici pour renforcer notre coopération bilatérale et pour fêter, ensemble, l'indépendance du Sahara-Occidental », a déclaré Mme Zuma, dès son arrivée au camp des réfugiés de Smara, où un accueil chaleureux lui a été réservé par la population sahraouie. Mme Zuma a, à l'occasion, renouvelé le « soutien indéfectible » de son gouvernement au principe de l'autodétermination du peuple sahraoui qui reste, a-t-elle soutenu, un droit fondamental. « Nous resterons avec vous jusqu'à l'aboutissement du référendum d'autodétermination », a souligné Mme Zuma. La diplomate sud-africaine a indiqué que la résistance des Sahraouis constitue une « source d'inspiration pour le combat continu ». Une solidarité, dit-elle, dont son pays comprend plus que tout autre pays le sens. Mme Zuma n'a pas omis de rappeler le long combat de son peuple contre l'apartheid, tout en mettant devant ses responsabilités l'ONU quant à l'application de ses résolutions se rapportant au Sahara. C'est ainsi qu'elle appellera à l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Mme Zuma s'est dite, toutefois, convaincue que Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, va prendre « la bonne décision ». Au demeurant, dit-elle, l'Afrique du Sud, de concert avec l'Union africaine (UA), ne ménagera aucun effort pour permettre au peuple sahraoui de « jouir de ce droit universel » (le droit à l'autodétermination, ndlr). Mme Zuma a écarté, par ailleurs, l'existence d'un différend entre son pays et le Maroc, après la décision de Pretoria de reconnaître la RASD en septembre 2004. « La défense de la cause sahraouie ne veut nullement dire que nous avons des problèmes avec Rabat. Nous sommes pour le droit des peuples à l'indépendance », a-t-elle indiqué. De son côté, Mohamed Abdelaziz, président de la RASD, a insisté dans son discours sur les relations privilégiées séculaires qui lient les deux peuples et les deux Etats dans leur lutte armée contre l'invasion coloniale, pour la liberté, l'autodétermination et la décolonisation du continent africain. M. Abdelaziz a déploré en outre que les peuples de la région n'aient pu exaucer leur rêve dans la stabilité, le développement et la paix. Cela en raison, a-t-il dit, de l'intransigeance du Maroc qui « continue à faire fi de la légalité internationale en refusant au peuple sahraoui de choisir librement son destin à travers un référendum d'autodétermination libre et juste ». Par ailleurs, se référant à une déclaration du défunt Oliver Tambo, ancien leader de l'ANC, selon laquelle « aucune nation ne peut être libre sans la liberté de la femme », Mme Zuma s'est déclarée impressionnée par le niveau d'émancipation atteint par la femme sahraouie en exil. Au plan des discussions, Mme Zuma a indiqué que ses entretiens avec les officiels sahraouis ont porté sur la santé, l'éducation et les affaires économiques. A préciser que, durant sa visite, Mme Zuma a visité le musée de l'armement où sont exposés des débris d'appareils de l'armée marocaine que les troupes sahraouies ont abattus durant la guerre.