Le festival du raï connaîtra cette année un début d'organisation et de fonctionnement professionnels. » C'est ce qu'a annoncé M. Touil Nasredine, président de l'APICO (chanson oranaise) lors d'une conférence de presse tenue dans la matinée du jeudi en prévision de l'ouverture de cette importante manifestation prévue entre les 7 et 13 août. Hormis des plateaux variés incluant des chanteurs de raï venant également de l'est et du centre du pays, cette 14e édition sera caractérisée par un investissement dans les aspects techniques afin de parer aux dysfonctionnements et tâtonnements observés auparavant. Il s'agit, précisent les organisateurs, de la location d'une sono de qualité et de grande puissance, mais aussi d'un système d'éclairage de la grande scène du théâtre de verdure qui sera d'ailleurs aménagée en conséquence. Les six mois de préparation de cet événement n'auront pas été vains et, hormis l'absence de certaines têtes d'affiches, ils seront près de 80 chanteurs à animer les six premières soirées en attendant une clôture prévue en apothéose, non-stop et avec feux d'artifice. Comme à l'accoutumée, certains auront l'occasion de faire leur baptême de la scène face à un large public tandis que d'autres, pour avoir évolué ailleurs, découvriront pour la première fois la capitale du raï et son public. Parmi ces derniers, on cite, pour le centre du pays, Réda Taliani à qui on doit un des tubes de cet été mais aussi Nawal, Siham ou Saïdi. Dans le même contexte, le programme distribué spécifie bien la ville de Tizi Ouzou pour la chanteuse Chaba Amira. Cette mention ne figure par contre pas en marge des noms des chanteurs Karim, Zoubir ou Yazid qui, eux, viendront de l'est du pays. Cette dimension nationale de la pratique du raï sera utile pour le projet d'institutionnalisation du festival annoncé pour aujourd'hui 7 août, journée qui sera marquée par d'importantes manifestations annexes. Une plaque commémorative sera ainsi apposée sur le lieu d'assassinat du regretté Hasni, un des grands symboles de cette chanson raï. Une gerbe de fleurs est habituellement déposée sur sa tombe (et celle des martyrs) au cimetière de Aïn Beida. « Cela fait cinq mois que nous avons adressé une lettre aux autorités concernant la plaque commémorative et ce n'est qu'à cinq jours du début du festival que nous avons eu une réponse qui confond d'ailleurs plaque et stèle », atteste Nasro qui rappelle que cette initiative, utile pour la mémoire, date de trois ans déjà. Hormis la réception à laquelle devront prendre part le chanteur Mami et la mère de Hasni, cette même journée verra l'organisation d'un grand défilé de calèches (phénomène touristique récent), de fantasia, de karkabou et de robes traditionnelles Raafet Ahlem.