Il n'y a pas eu d'embarquement ni de débarquement de marchandises, hier, au port d'Alger. Les dockers ont enclenché une grève pour demander l'indemnité d'expérience professionnelle pour toute la période travaillée en leur qualité de vacataire. Ils exigent aussi l'indemnité au bénéfice et le 13e mois avec effet rétroactif. «Nous avons donné notre accord pour leur attribuer l'indemnité d'expérience, les deux autres points relèvent de l'impossible», nous a expliqué Abdelaziz Guerrah, directeur général de l'Entreprise portuaire d'Alger, qui a reçu dans la matinée d'hier les représentants syndicaux. «Nous ne pouvons pas satisfaire ces points, sinon nous irons vers la faillite. Juridiquement, il est impossible de répondre positivement à cette demande dans la mesure où leur contrat à l'époque ne prévoyait pas cette clause», a-t-il ajouté. Il faut néanmoins savoir que le débrayage a été enclenché sans l'aval du syndicat, actuellement en négociation. «Nous souhaitons que les négociations donnent des résultats», a indiqué Derradji Bourouba, secrétaire général du syndicat du port d'Alger. «Si nous cédons sur l'exigence du 13e mois et celle du bénéfice, tous les bilans feront l'objet d'un redressement fiscal», a affirmé encore Abdelaziz Guerrah. Il s'agit, pour lui, d'une grève «surprise et sauvage» menée par un «groupuscule des travailleurs». L'Entreprise portuaire d'Alger a d'ailleurs saisi la justice. «Nous ne pouvons pas céder au chantage», conclut le directeur général de l'Entreprise du port d'Alger.