L'université Hadj Lakhdar ne semble pas prête à savourer la sérénité qu'elle est en train de recouvrer. Des années durant, pour rappel, elle n'a eu de cesse à vivre des troubles qui parfois ont entaché sa crédibilité au point où des étudiants arrivaient à empêcher le recteur en personne d'accéder à son bureau et ce pour imposer leur passage en année supérieure faisant fi de la souveraineté des jurys ou des conseils pédagogiques. Voilà maintenant deux années que le recteur, Tahar Benabid n'arrête pas de déployer les efforts en vue de redonner sa place à l'université Hadj Lakhdar et la tâche semble des plus ardues. Jusque-là, la nouvelle direction a pu mettre le holà à la myriade d'organisations estudiantines qui, mêlant politique et pédagogie, faisaient leur loi. L'année 2012-2013 s'est déroulée dans le calme et les étudiants ont retrouvé le chemin des amphis. La nouvelle année a connu quelques petites tentatives d'arrêt de cours derrière lesquelles l'on devine des visées de repositionnement desdites organisations. Par ailleurs le redéploiement du syndicat des enseignants (CNES) prend le relais et part à l'offensive. La dernière en date est résumée dans une correspondance signée par le staff pédagogique qui interpelle le recteur sur la constitution d'une commission de recours au département d'architecture pour l'étude des délibérations de l'année 2010-2011. Le recteur nous confirmera cette décision en précisant que la commission en question est chargée de vérifier s'il n'y aurait pas d'erreurs techniques au niveau du report des notes seulement. Cette tâche, nous explique-t-il, incombe au département concerné en dehors de toute autre considération. Le CNES, pour sa part, brandit l'article 53 de l'arrêté 711 du 03 novembre 2011 «En cas d'erreur dûment établie de saisie de note ou de calcul de moyenne, l'étudiant peut déposer un recours au plus tard dans les trois jours ouvrables qui suivent l'affichage du procès-verbal de délibération auprès du chef du département qui se chargera de la saisine du jury. Au-delà de ce délai aucun recours n'est accepté». Donc sauf nouvelles instructions le recours en question ne devait pas avoir lieu. Cette affaire, signale-t-on, a entraîné la démission du chef de département. Un problème analogue est vécu par le département d'électronique où des prétendants au magistère ont été exclus puis repris sur la base d'un recours. «Ceux-là relèvent du problème de la note éliminatoire. Or, cette règle n'est plus de mise, d'autant plus qu'ils ont eu de bonnes moyennes entre 12/20 et 13/20 », nous dira Tahar Benabid. Non !: «La plupart d'entre eux n'ont eu en moyenne que 3 modules sur 5 comment arrive-t-on à ce stade à avoir une moyenne de 13/20 ?» retorque Lila Mokhnach, secrétaire générale du CNES. Voilà une situation qui révèle, souhaitons-le, les derniers spasmes d'une université fatiguée d'une décennie de troubles.