Un peu de pudeur «ya kho» ! Ne t'en déplaise puisque c'est ainsi que tu appelais les militants de la Zone autonome d'Alger et qu'ils t'appelaient eux-mêmes. Ainsi, toi qui as été un de nos chefs, après t'être attaqué à la sœur moudjahida, Louisa Ighil Ahriz et, par delà elle, à tous les membres de sa glorieuse famille arrêtés, torturés et emprisonnés en tant que militants de notre révolution par l'armée de Massu, voici qu'aujourd'hui tu vas jusqu'à essayer de détruire, par des accusations très graves, les sœurs Zohra Drif et Fatiha Hattali, veuve du chahid Mustapha Bouhired, qui ont combattu à tes côtés et sous tes ordres et qui ont été arrêtées avec toi le 25 septembre 1957 à 1'aube. Zohra Drif, dans l'ouvrage qu'elle vient d'écrire, non seulement ne t'a égratigné à aucun moment, mais au contraire n'a pas tari d'éloges à ton égard en te présentant chaque fois sous ta meilleure image. Penses-tu qu'elle a eu tort ? Non, Zohra Drif n'a pas eu tort, car elle ne fait qu'être loyale et fidèle à la Révolution, au grandiose combat libérateur qui a été le nôtre, à ses combattantes et combattants ainsi qu'à ses symboles. Ce qui est le devoir de tout véritable militant. Vois-tu, alors que c'est de toi, l'ancien chef, qu'on attendait cette obligation de loyauté et de fidélité, c'est chez une sœur combattante sous tes ordres qu'on l'a trouvée. Honneur à elle et honte à toi. Et ta dernière sortie médiatique parue dans El Watan du 22 janvier 2014 te condamne pour l'éternité, te dénude en t'ôtant les quelques miettes de crédibilité qui auraient pu te rester. Tes piètres et lamentables tentatives de mise au point parues dans El Watan du 27 janvier 2014 ne font qu'aggraver ton cas devant le peuple et l'histoire. En effet, tes graves propos et accusations nous amènent à nous poser plusieurs questions : 1/ En t'attaquant à d'authentiques moudjahidate, telles que Zohra Drif, Louisa Ighil Ahriz ou Fatiha Hattali, veuve Bouhired (quelle lâcheté de t'attaquer à la sœur Fatiha qui est décédée et ne peut donc plus se défendre !), que cherches- tu ? Quels buts poursuis-tu ? Dans l'intérêt de qui agis-tu ? Et quelle sera ta prochaine cible ? 2/ En t'attaquant à Fernand Iveton, tombé au champ d'honneur, guillotiné par le pouvoir colonial, et plus largement aux frères et sœurs d'origine communiste, combattants de la guerre de Libération nationale au sein du FLN-ALN, qui cherches-tu à servir ? Les ennemis d'hier ? Les ennemis d'aujourd'hui ? Comment ne pas faire le lien avec le rebondissement depuis quelques semaines, dans l'affaire du crime d'Etat commis par le pouvoir colonial contre le chahid, militant de l'indépendance nationale, Maurice Audin ? En effet, au moment où l'espoir de voir le combat inlassable de l'épouse, de la fille et du fils de Maurice Audin aboutir à une condamnation du pouvoir colonial, tes ignobles attaques contre les combattants d'origine communiste de la Libération nationale sonnent comme un vol à la rescousse de leurs bourreaux. Honte à toi ! En t'attaquant avec lâcheté et ignominie à des sœurs moudjahidate et aux combattants nationalistes d'origine communiste de notre glorieuse guerre de Libération nationale, cherches-tu à discréditer et délégitimer tous les moudjahidine et par là même toute notre Révolution ? Dans quel but ? Ton acte est grave. Très grave. Mais il est aussi lâche que vil et désespérément voué à l'échec, car ce n'est ni toi, ni tes calomnies mensongères, ni aucun individu en particulier, ni même aucun pouvoir d'aucune sorte, qui fabrique les combattantes et les combattants et décerne les bons et mauvais points. C'est l'histoire du peuple algérien avec ses luttes héroïques et ses combats titanesques qui produit ses héros et ses icônes. Et l'histoire des peuples est aussi têtue et tenace qu'impitoyable, ce que, hélas, tu sembles ignorer. Par exemple, Larbi Ben M'hidi, Ali La Pointe, Abane Ramdane, Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouhired et tant d'autres sont des icônes de notre histoire et tu n'y pourras rien. Comme Louisa Ighil Ahriz, Zohra Drif, Fatiha Hattali veuve Bouhired, Fernand Iveton, Maurice Audin... et tous les chouhada, chahidate, moudjahidine et moudjahidate authentiques appartiennent déjà à l'histoire de notre guerre de Libération nationale, ni toi ni tes acolytes n'y pourront jamais rien. Vois-tu, les chefs et formateurs de Zohra Drif s'appellent Boualem Oussedik, Ali El Hadi, Mustapha Fettal, Larbi Ben M'hidi et Debbih Chérif : plus que des héros légendaires, ce sont des monuments indestructibles et éternellement flamboyants. C'est ce que nous apprend son magnifique livre (Mémoires d'une combattante de la ZAA) qui, plus que des mémoires, se présente comme un merveilleux don plein de générosité, d'humanité et d'amour à notre jeunesse. Zohra Drif, en digne moudjahida, semble dire à nos jeunes : «Vous pouvez être fiers de ce que vous êtes et de votre mère fondatrice qu'est notre guerre de Libération nationale. Voyez combien ses initiateurs, ses combattantes et combattants, ses symboles, sont dignes, courageux, héroïques.» Ce faisant, Zohra Drif offre généreusement à notre jeunesse une pléiade de figures de femmes et d'hommes auxquels les jeunes d'aujourdhui pourront s'identifier pour construire leur propre avenir. Et toi qu'offres-tu à notre jeunesse ? Rien d'autre que tes miasmes insupportables, ta haine destructrice et ton narcissisme indécent ! S'il te reste un milligramme de pudeur, tais-toi à jamais, nous avons si honte pour toi ! Quant à nos jeunes, nous les appelons à lire et faire lire le livre de Zohra Drif, car il leur est adressé comme une émouvante, sincère et magnifique lettre d'amour. . .