Rien ne va plus au campus universitaire de Tassoust, à l'est de la ville de Jijel. Depuis trois semaines, les étudiants mènent une grève qui a pris d'autres tournures ces deux derniers jours, avec les rassemblements et la fermeture des accès aux amphis. Le passage à ce stade de protestation est motivé, affirme un membre de l'union général des étudiants algériens (UGEA), -qui s'est engagé dans ce bras de fer avec l'administration-, par le degré de lassitude qui a eu raison de la patience des étudiants. Les revendications de ces derniers portent sur des questions pédagogiques et des conditions du déroulement des études au sein du campus. L'on dénonce, entre autres, les sévères mesures disciplinaires prises à l'encontre des étudiants qui passent en conseil de discipline, tout comme on revendique l'ouverture de la bibliothèque centrale du campus. En tout, ce sont quatre facultés qui sont paralysées par ce mouvement qui risque de se durcir si des mesures d'apaisement ne sont pas prises. Si le chef du cabinet du rectorat et le responsable d'une faculté évoquent une affaire de chantage exercée par des étudiants que «la loi a exclus du cursus des études», un représentant de l'UGEA dénonce l'attitude de l'administration qui refuse, selon lui, d'engager un dialogue sérieux avec les étudiants grévistes.