Aussitôt parmi les siens, Mohamed Benchicou, journaliste et ancien directeur du Matin, a adressé un émouvant message à ses amis, confrères, comités et ONG. Ainsi, M. Benchicou a, d'abord, exprimé ses « pensées émues » aux absents, amis partis pendant son emprisonnement et à tous ceux qui ne partagent pas aujourd'hui cette « journée de printemps ». La première pensée va à Hachemi Chérif qui reste « un exemple de persévérance et de lucidité politique ». « Je pense à Salah Boubnider, notre ‘'Saoût El Arab'', qui a su prolonger le combat de Novembre dans le combat pour la démocratie », dira, ému, M. Benchicou, exprimant, également, ses pensées à Djamel Amrani, le poète insoumis, à Jacques Charby qui a refusé de recevoir la médaille des mains du président de la République en signe de protestation contre l'emprisonnement de Benchicou. L'ex-prisonnier d'El Harrach n'a pas omis de se recueillir à la mémoire du confrère Sadek Aissat, « l'un des plus talentueux esprits qu'ait connu le Matin, et de ce grand photographe, Nabil Belghoul, qui nous a quittés à la fleur de l'âge ». M. Benchicou souligne que le pouvoir a voulu rendre cette épreuve de prison la plus pénible et la plus éprouvante possible afin qu'elle serve de leçon aux Algériens qui luttent pour la liberté. Il révélera, à ce propos : « On m'a arraché à mon fils et à mes deux filles, on m'a censuré toutes les correspondances qui m'étaient destinées pendant ces deux ans. On m'a privé de soins spécialisés, on m'a conduit 44 fois devant le juge dans un panier de salade pour répondre des articles parus dans Le Matin. » M. Benchicou reconnaît que s'il ressort intact et aussi déterminé qu'avant, c'est bien sûr grâce au soutien moral constant que lui ont apporté sa famille, ses fidèles avocats, ses amis ainsi que des milliers de citoyens anonymes, en Algérie et à l'étranger. « Je tiens surtout à rendre hommage à ma femme Fatiha qui fit preuve d'une bravoure remarquable », dira le mari. L'ex-prisonnier d'El Harrach n'a pas manqué de saluer et de remercier « ses frères codétenus » dont le soutien quotidien et décisif restera « gravé » dans sa mémoire. Vient par la suite, « les fidèles et courageux amis » du Comité Benchicou pour les libertés ainsi que ceux du Collectif pour la liberté de la presse en Algérie qui ont porté « contre vents et marées » pendant deux ans la cause Benchicou et celle de la liberté de la presse à bout de bras, avec succès. M. Benchicou tient, également, à rendre hommage aux organisations politiques, aux syndicats, aux associations et aux comités citoyens, aux militants des droits de l'homme, en particulier à maître Ali Yahia Abdenour, qui se sont fait le « relais » de cette cause. Dans le même message, M. Benchicou a tenu à exprimer sa « gratitude » à ses confrères de la presse libre : El Watan, Liberté, El Khabar, et « surtout » le Soir d'Algérie dont les journalistes et les responsables l'ont comblé d'une magnifique amitié et d'un indéfectible soutien tout au long de ces deux années. M. Benchicou a exprimé sa reconnaissance aux artistes, écrivains, chanteurs, comédiens, intellectuels et universitaires qui l'ont soutenu dont le « brave » cheb Azzedine qui a payé sa chanson de huit mois de prison. Il a également exprimé sa reconnaissance et sa sympathie aux journalistes, intellectuels, avocats, magistrats et militants des droits de l'homme en Egypte, en premier lieu à l'écrivain, prix Nobel de littérature, Naguib Mahfouz. Le message de reconnaissance va, également, aux camarades et confrères de Tunisie et du Maroc, notamment Sihem Bensedrine et Ali Lmrabet, « précieux symboles » du futur Maghreb démocratique. Les amis de Benchicou se comptent, aussi, aux Etats-Unis, en particulier l'organisation mondiale des écrivains Pen Club international qui lui a décerné, ainsi qu'à la presse algérienne, le prix Barbara Goldsmith pour la liberté d'écrire. M. Benchicou rend hommage, également, à l'organisation Humans Rights Watch qui a porté le combat algérien sur la scène internationale, aux amis de la République arabe sahraouie, de l'Espagne et de Cuba, sans omettre, bien sûr, les députés européens qui ont voté la résolution du 9 juin 2005 condamnant son incarcération et dénonçant les atteintes à la liberté d'expression en Algérie. Dans le même sillage, M. Benchicou remercie ses confrères de Reporters sans frontières (RSF), de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), du Comitte to protect journalists, sans oublier le courage des ONG, dont Amnesty International et la Fédération internationale des droits de l'homme qui ont épinglé le pouvoir algérien.