Plus de 80 artistes plasticiens de Constantine ont fraternellement entremêlé leurs tableaux, qu'ils livrent, comme une offrande merveilleuse, au public, du 27 février au 6 mars au musée national Cirta ; une collection bigarrée, un patchwork généreusement tissé par une constellation d'artistes plasticiens, tant parmi ceux confirmés, que de nouveaux jeunes talents. L'exposition, intitulée «Au cœur de ma ville», a été initiée par des artistes et autres personnes de bonne volonté, en hommage à cette merveilleuse cité millénaire (hélas ! gravement malmenée). A ce propos, nous citerons ces mots de l'artiste Mohamed-Bachir Bouchriha, qui résument, à notre sens, cet amour éperdu que ces plasticiens éprouvent pour cette ville-joyau, unique au monde : «Il existe tant de sites au monde qui proposent le plaisir des yeux ou la grandeur et la sérénité ou encore la surprise, mais rarement le tout à la fois. Un seul en est capable, celui de ma ville natale, Constantine…» Le président de l'association des artistes plasticiens algériens (APA), Ammar Allalouche, nous fait part, quant à lui, de ses espoirs et de ses projets concernant le patrimoine artistique et plastique de l'antique Cirta, déclarant : «Nous souhaiterions qu'il y ait un nouveau souffle, un nouveau printemps pour les arts…L'art, c'est important, c'est ce qui reste, il faut un véritable combat culturel, car Constantine recèle les richesses nécessaires pour cela. Nous avons de grands artistes, et le musée doit les reconnaître comme tels ; le meilleur hommage qu'on puisse leur rendre, c'est d'acheter leurs œuvres qui doivent figurer au musée, parmi celles des artistes universels…» Notre interlocuteur exhorte les artistes qui, à un moment ou à un autre, ont cessé de peindre, - probablement découragés par une certaine conjoncture-, à reprendre le pinceau, et à faire encore découvrir tout le talent qu'ils recèlent en eux.