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Le baby boom met la pression sur les services de gynécologie
Plus d'un million de naissances prévues cette année
Publié dans El Watan le 11 - 03 - 2014

Feux de détresse allumés, une petite voiture pénètre en trombe sur le parking d'une clinique privée, dans une ville à l'est d'Alger.
Elle s'immobilise devant la porte coulissante, à l'emplacement réservé aux ambulances. Un homme se précipite hors du véhicule et va à la rencontre de l'infirmier de garde. Ce dernier a tellement de mal à croire ce qu'il vient d'entendre qu'il doit se le faire répéter : «Elle a accouché dans la voiture !», hurle une seconde fois l'homme — mari et père affolé. S'en suit un branle-bas de combat dans la clinique et tout autour du véhicule, d'où le personnel médical arrive à extraire le nouveau-né vagissant et la parturiente encore sous le choc. La maman et le bébé sont sortis indemnes de ces péripéties, qui pourront, avec chance pour eux, être reléguées au rang d'anecdote familiale «amusante». L'on devine ce qui les a menés à cette délivrance «embarquée», et qui est d'ailleurs en passe de devenir un «classique» en la matière.
«Ce type de naissance arrive de plus en plus souvent», commente Akila Guerrouche, secrétaire générale de l'Union nationale des sages- femmes et présidente de l'Association nationale des sages-femmes. Souvent par manque de places dans le cas des grands CHU, faute de «plateau technique» disponible, par peur des complications, ou parfois sans donner de raisons qui tiennent la route. «Il peut arriver que l'accouchement nécessite un bloc, et que celui-ci soit déjà occupé. Sauf si le travail a déjà commencé», explique Mme Guerrouche. Peut-il arriver que des personnels soignants refusent tout bonnement d'admettre une femme dont le travail a commencé, en lui conseillant de «voir ailleurs» ? «Non», rétorque la sage-femme. «On évacue quand il est encore temps, lorsque le col est dilaté d'un doigt. Mais des facteurs, comme les embouteillages et l'état calamiteux des routes, peuvent être déterminants», indique-t-elle. Et d'ajouter : «Mais il est évident que si des services spécialisés en pré-travail existaient encore, la plupart des évacuations sanitaires n'auraient pas lieu d'être», estime Mme Guerrouche, qui affirme qu'en une dizaine d'années, les couacs sont allés crescendo, en partie de par l'augmentation continue des grossesses, abouties ou non. Car, fait notable, l'Algérie se trouve confrontée à une situation inédite : les naissances dépasseront, cette année, le cap du million. (Voir encadré)
Quelle offre obstétrique ?
«Ce qui est même plus important que le fameux boom des années 1980, quand les naissances ont culminé à 800 000 par an», s'exclame Amar Ouali, directeur de la population au sein du ministère de la Santé. Et si la «demande» en obstétrique a nettement augmenté, quid de «l'offre» en la matière ? Selon les données du ministère de la Santé, l'Algérie disposait, à la fin de l'année 2012, de 11 900 lits dans le secteur public, et ce sur tout le territoire national. La majorité des places se trouvent dans les hôpitaux généraux, à raison de 5563 lits, suivi des polycliniques, avec 2996 lits, et des complexes Mère et Enfant et des CHU, avec respectivement 2055 et 1286 places. Auxquels viennent s'ajouter les quelque 105 maternités privées. Cela est-il suffisant pour absorber le boom natal enregistré depuis 2010 ? Après un bref calcul, M. Ouali rétorque que les quelque 12 000 places prévues pour la natalité au sein du service public sont, théoriquement, amplement suffisantes pour satisfaire à cette augmentation. Pourtant les faits sont là. Services débordés, refusant, sous le couvert de raisons médicales, les femmes en travail. Prises en charge approximatives. Parturientes obligées de se tasser à deux, voire à trois dans un seul lit, si ce n'est carrément sur le sol.
«Et cela n'est rien. Il est même arrivé qu'à défaut de places en salle de pré-travail, une femme soit alitée dans une chambre, en compagnie d'accouchées qui peuvent recevoir des visiteurs, tandis que celle en travail perd les eaux», confie Mme Guerrouche. «Il y a indéniablement des défaillances en la matière. Mais il est plus juste de parler de mauvaises conditions d'hospitalisation et de confort, que d'absence de prise en charge», nuance M. Ouali, qui ajoute que le taux d'accouchement en milieu assisté est de 98%, mais que seulement 10% sont des césariennes. Comment expliquer cette situation ? «Il y a une disproportion des évacuations sanitaires et une centralisation très importante vers les CHU. Par exemple, un seul CHU à Constantine enregistre une moyenne de 1500 accouchements par mois», détaille Mme Guerrouche. Le directeur de la population abonde dans ce sens : «La répartition et l'occupation des lits sont disparates. Les CHU et autres grands établissements connaissent une très forte pression, tandis que des maternités sont vides.» Ainsi, dans la seule wilaya d'Alger, le nombre de naissances s'élevait, en 2012, à 104 000.
La Peste ou le choléra
Ce qui équivaut à plus de 10% du total annuel, alors que la population de cette wilaya ne représente pas cette proportion de la population globale. L'autre facteur est l'insuffisance de personnel spécialisé. «Il n'y a pas assez de gynécologues et d'obstétriciens pour les déployer partout», dit-on du côté du ministère de la Santé. De même, seules 7340 sages-femmes activent dans le secteur public.
Entre les défaillances de prises en charge et la saturation des services de maternité du secteur public, les cliniques privées restent l'unique option pour nombre de citoyens, quitte à s'endetter et en dépit des risques médicaux associés à ces structures et les anomalies qui y sont enregistrées. Et au lieu de préparer l'arrivée de bébé dans la sérénité, les futurs parents doivent, en plus des angoisses liées à cette épreuve, faire face à un véritable cauchemar «logistique» mais déterminant. «J'ai commencé à me renseigner quant aux possibilités qui s'offraient à nous bien avant d'avoir entamé mon 8e mois de grossesse», raconte une future maman.
«Au service maternité d'un hôpital public de la capitale, on m'a tout simplement rétorqué qu'ils étaient débordés la plupart du temps, et qu'ils n'auraient sûrement pas de places. De même, pour programmer un déclenchement ou une césarienne par exemple, le rendez-vous doit être pris longtemps à l'avance. Mais, bien sûr, peut-être qu'avec un coup de pouce, on pourrait me trouver une place le moment venu», s'indigne-t-elle. L'alternative ? Le privé. «Mon obstétricien assiste ses patientes dans deux cliniques privées. Mais les prix sont prohibitifs : pas moins de 80 000 DA pour un accouchement par voies basses, sans compter les ''extras''. Et bien plus, en cas d'acte chirurgical», déplore-t-elle. Et ce alors que la bourse, plutôt modeste, du couple a d'ores et déjà été allégée par tous les préparatifs pour accueillir le nouveau-né dans sa nouvelle maison. «Alors oui, il est clair que tout cela gâche un peu les belles choses», souffle-t-elle.
Un secteur public défaillant et des opérateurs privés voraces : les ingrédients pour transformer le plus beau jour d'une vie en cauchemar…


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