Depuis l'investiture officielle de l'APC de Souk Ahras, contestations, lettres de doléances et critiques n'ont pas connu de répit. Le dernier semestre de l'année 2013, les deux syndicats représentant les milliers de travailleurs de la commune, en l'occurrence le Snapap et l'UGTA ont organisé chacun de son côté, un sit-in en signe de protestation contre la politique fermée exercée par le premier édile de la municipalité. «Au lieu de prendre en charge nos revendications purement socioprofessionnelles, le maire répond par le gourdin. Pour mater toute protestation, un groupe de marginaux placés à l'entrée même de son bureau veillent au grain», nous fait savoir un syndicaliste. Sur les documents officiels du personnel détaché depuis d'autres directions, est inscrit le nom d'un repris de justice notoire condamné maintes fois par la justice, notamment pour chantage exercé contre des jeunes filles recrutées dans le cadre du filet social et agression d'un citoyen à la hache. «Je me vois aussi complice que le P/APC en constatant que cet ex-élu condamné à une peine d'une année de prison ferme pour création d'un lieu de débauche, déchu du droit à la candidature par voie légale, revenir en costume de gestionnaire administratif, sévir autant de fois qu'il aura l'occasion de le faire», dénonce, dépité, un cadre de l'APC. Dans un communiqué signé conjointement par l'association «Tariq essalama», l'Unja et la ligue des droits des malades, il est reproché au maire son implication dans la prolifération des bidonvilles en milieu urbain, l'état de délabrement avancé dans lequel se trouvent les rues du chef-lieu de la wilaya, ainsi que l'amoncellement permanent des immondices à cause, estiment-ils, «des excès dans les changements de position des employés et l'existence d'une pléthore d'agents qui n'existent que sur les listes», selon leurs déclarations. Le récent effondrement d'un mur à la cité Laâlaouia, fait partie des griefs retenus contre lui par lesdites associations. Les réticences dans la modification du plan de circulation de la ville et l'ouverture de nouvelles lignes pour le transport en commun, notamment la ligne n°1 où sévit un fort lobby des transporteurs, donnent matière à jaser sur la nature des rapports des groupes de pression informels avec l'élu en question. La création excessive des lots épars et la désignation anarchique des extensions dans le cadre de la loi 15/08 laissent libre cours aux supputations les plus préjudiciables. «J'ai été témoin de l'usurpation de 500 m2 au profit d'une tierce personne au niveau du lieudit Errahba qui est encore au cœur des appétits voraces (…) on y crie gare au marché à bestiaux pour y implanter un bidonville semi-légal», a révélé un citoyen au fait de plusieurs dossiers compromettants de la commune. Avec les amitiés du maire avec le circuit judiciaire commence une autre page d'un feuilleton dont les péripéties avaient commencé avec le détournement, en 2008, de plus de 700 couffins de Ramadhan, forfait resté impuni à ce jour.