Actuellement, il existe 45 points de rejet des eaux usées sur le littoral de la wilaya d'Alger qui dispose d'un réseau d'assainissement de 2700 km répartis entre le collecteur primaire (200 km), le collecteur secondaire (800 km) et celui tertiaire (1700 km). Sur les trois Step (stations d'épuration des eaux usées) des bassins versants d'Alger, il y a uniquement la station de Réghaïa qui est opérationnelle et qui traite une capacité de 80 000 m3/j pour 400 000 habitants. S'agissant de la Step de Beni Messous, qui se trouve sur le bassin versant Ouest, entre Oued Mazafran et Hammamet, l'ouvrage est en cours de réalisation. « Les travaux qui sont confiés à Vatech, une entreprise autrichienne, seront achevés en septembre prochain », déclare le sous-directeur de la Seaal, Amar Chouikh, précisant que « sa capacité de traitement est de 150 000 m3/jour pour 250 000 habitants ». Quant à la troisième Step, celle de Baraki, elle est à l'arrêt, confie-t-il. Le plan d'action de la Seaal (Société des eaux et de l'assainissement d'Alger), une Spa créée en mars dernier avec un capital 50% ADE et 50% ONA, c'est la mise à niveau des installations et des ouvrages hydrauliques de la capitale. Pour ce faire, il est confié à Suez Environnement la gestion de l'entreprise pendant cinq années, au terme de laquelle il est fait obligation à cette dernière la réhabilitation des installations du réseau d'assainissement outre la mise à niveau des ouvrages AEP, assurant d'ici trois années et demie l'eau potable H24 pour la capitale. Dans le contrat, « il est fait mention également d'assurer l'acquisition des moyens techniques ainsi que la formation du personnel », selon M. Chouikh. Interrogé sur le rôle des ministations de refoulement ou ce qu'il convient d'appeler les stations de relevage des eaux usées, il explique que ces installations servent à collecter les eaux dans de grands bassins avant de les acheminer vers la Step. En plus des 22 stations de relevage que compte la wilaya, « il est prévu, note Amar Chouikh, la réalisation de 15 autres dans notre programme futur », soulignant que « ces ouvrages nécessitent un équipement approprié et selon les normes requises », car les effluves de H2S (sulfure d'hydrogène) qui se libèrent des bassins sont très toxiques. Faut-il rappeler que sur le littoral algérois, la côte ouest reçoit plus de rejets que le long de la côte est. Les raisons ? La pose des collecteurs, dont les travaux relèvent du département de l'hydraulique, n'est pas encore entièrement réalisée. De tels chantiers restent tributaires de la mobilisation des ressources financières, apprend-on. A titre d'exemple, si la station de relevage de Bab El Oued (située sur le boulevard commandant Abderrahmane Mira) permet la baignade aux estivants sur les plages R'mila et El Kettani, il n'est pas moins vrai que dans les sites balnéaires qui longent la côte, les eaux restent inhospitalières, faute de collecteur à même d'acheminer les eaux usées vers la Step avant leur rejet à la mer. Quant à oued El Harrach, il demeure toujours cette plaie béante au cœur de la capitale. Il n'est pas superflu de rappeler l'utilité des émissaires, ces longs canaux qui déversent sur 4 à 5 km des rivages les eaux usées, un procédé somme toute économique utilisé chez nos voisins de l'Ouest.