J'invite Madani Mezrag, Ahmed Benaïcha et Mustapha Kertali à une rencontre, s'il le faut chez moi, pour débattre de nombre de questions sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale », a annoncé, hier à Alger, Khaled Ziari, ancien officier supérieur et ex-responsable de la lutte antiterroriste à la DGSN, actuellement porte-parole du « Mouvement des agents et cadres révoqués par la Sûreté nationale ». S'adressant à un groupe de journalistes, Khaled Ziari a déclaré que cette initiative « pourrait peut-être déboucher sur une issue heureuse quant au sort d'un millier de policiers révoqués (pour diverses raisons) par la DGSN ». « J'ai fait appel à ces trois responsables de l'AIS, qui sont aujourd'hui réhabilités par les pouvoirs publics, dans le but de plaider notre cause auprès des plus hautes autorités de l'Etat », a indiqué l'ancien patron de la brigade antiterroriste, non sans afficher une mine des plus sérieuses. Il faut savoir que l'homme est connu pour ses idées foncièrement anti-intégristes qui, plus est, était aux premières loges de la lutte antiterroriste. En tant que « président » du mouvement des policiers révoqués, Khaled Ziari n'a pas cessé d'interpeller les pouvoirs publics pour la réintégration de ses ex-collègues. Il faut rappeler qu'il a été à l'origine de trois sit-in, dont le dernier, vite dispersé par les forces de sécurité, a été tenu il y a quelques semaines devant la présidence de la République. Les revendications, rappellera Khaled Ziari, sont « toutes simples ». « Puisqu'il s'agit de paix et de réconciliation nationale, qu'elle soit ainsi généralisée à tous les niveaux. Si l'Etat a pardonné aux terroristes, il est donc de son devoir de réhabiliter aussi les agents de sécurité qu'il a lui même révoqués. Il ne faut pas oublier que ces mêmes policiers étaient de farouches défenseurs de la République », soutient-il, signalant que son « combat » a trouvé une oreille attentive auprès de « hauts responsables de la Présidence ». Cela dénote, dit-il, la volonté du chef de l'Etat à prendre en charge le problème des policiers révoqués. Il évoquera par ailleurs le « soutien » du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui, selon lui, « suit de près ce dossier ». La Commission nationale pour la promotion et la défense des droits de l'homme (ndlr organisation siégeant sous la tutelle de la présidence de la République) a été également saisie. « Son président, Me Farouk Ksentini nous a signifié qu'il a déjà saisi la Présidence et qu'il attendait la réponse », a-t-il indiqué et d'ajouter : « Nous avons envoyé des correspondances à 5 ambassades de pays occidentaux (France, Allemagne, USA, Espagne et Italie). Ces pays sont connus pour leur intransigeance envers le terrorisme. Notre souhait est que ces chancelleries intercèdent en notre faveur. Il ne s'agit pas d'ingérence dans les affaires internes de l'Algérie », justifie-t-il. Au début du point de presse, l'ancien officier devait annoncer une « nouvelle » qu'il qualifiera de « ridicule ». Selon lui, une décision sommant les anciens policiers à quitter leurs logements de fonction « au plus tard fin juillet 2006 » vient d'être élaborée par la DGSN. « Plusieurs centaines de familles seront ainsi jetées dehors sans qu'il y ait une solution de rechange », dira-t-il. « J'ai rencontré des partis politiques, les aârouchs, et les familles victimes du terrorisme dans la perspective de nous rassembler très prochainement », a-t-il annoncé, soulignant que son agenda prévoit d'autres rencontres « afin de débloquer la lamentable situation des anciens policiers », notamment avec les présidents de l'APN, du Sénat et du Conseil constitutionnel.