La saleté dans laquelle se débat la ville de Tizi Ouzou a, enfin, fait réagir les autorités. Pour finir avec les tas d'ordures qui, jusque là, font partie du décor quotidien de la ville des genêts, un nouveau planning pour la collecte des ordures ménagères vient d'être mis au point. Lors d'une réunion d'exception, à ce sujet, tenue à la wilaya mercredi dernier, le wali, Hocine Mazouz, a mis la pression sur l'APC allant jusqu'à tarabuster les élus sur la question de l'hygiène afin de les inciter à redorer l'image de la ville de Tizi Ouzou. Pour assurer un nouveau lifting à la ville, la collecte des ordures ménagères se fera de nuit, et ce, à partir du 1er juillet prochain. Les ménages devront faire sortir les ordures, soigneusement emballées, entre 19 et 21 h, et les équipes de la voirie de la commune entameront la collecte à partir de 20 h. Ceci, pour que « le citoyen puisse trouver la ville propre en sortant de chez lui le matin », dira le wali, pour qui « l'image actuelle de la ville, avec des tas d'ordures qui jonchent les rues et les tracteurs de la voirie qui opèrent durant la journée, est écœurante ». Toutefois, quelques insuffisances sont constatées quant aux moyens matériels et humains des services de la voirie. Le directeur de l'environnement de la wilaya, M. Oubabas, fait état de manque de camions à benne tasseuse, de camions citernes, de balayeuses arroseuses entre autres. Cependant, estime M. Oubabas, « une vingtaine de camions de 8 à 24 m3 suffira largement à nettoyer la ville en une seule rotation ». Concernant les moyens humains, il a été fait état d'un total de 278 employés, dont 112 agents de nettoiement et 42 balayeurs. Après lecture des chiffres, le responsable de l'environnement à la wilaya s'est interrogé sur l'écart entre agents de nettoiement et balayeurs, et même sur l'utilité de 55 chauffeurs. Pour parer aux insuffisances, le wali affirmera que des appels d'offres sont en cours pour l'acquisition de huit nouvelles bennes tasseuses avant la fin de ce mois. Concernant les effectifs, le wali s'est dit « prêt à assumer jusqu'à 1000 nouveaux recrutements si la situation le nécessite. Mais, il est inconcevable que des centaines de salaires ne soient pas justifiés à la commune ». Dans un langage moins tendre, le wali a mis en garde les élus, à leur tête le P/APC, sur l'application stricte de ce nouveau planning. Estimant que « gérer une métropole n'est pas seulement une question d'argent mais aussi le sens de l'organisation et de l'intelligence », le wali s'adressera aux élus en leur disant : « Que celui qui n'est pas engagé à accomplir sa tâche, laisse sa place aux gens de bonne volonté ! », avant d'inviter l'APC à concéder les tâches auxquelles elle ne peut pas répondre tel que prévu par le code communal. Outre l'hygiène, le wali a soulevé la question de l'organisation des espaces publics. A cet égard, M. Mazouz compte mettre fin à l'occupation anarchique des trottoirs dans la ville. « Toute occupation d'espace public est payante et doit être soumise à l'autorisation de l'APC pour une durée limitée dans le temps. Ces autorisations ne doivent être accordées qu'à des activités en adéquation avec la vie en milieu urbain. » En revanche, le premier responsable de la wilaya appelle à ne plus tolérer l'occupation des trottoirs par les marchands de matériaux de construction. Sur un autre registre, le wali a aussi évoqué le dossier du foncier urbain, en estimant qu'il est inadmissible que des permis de construire soient encore délivrés, alors que des habitations s'entassent dans certains quartiers, comme à la nouvelle ville déjà asphyxiée. A cet effet, il a réitéré sa « décision du gel des permis de construire jusqu'à ce que la situation soit totalement assainie », avant d'affirmer que la DUC (direction de l'urbanisme et de la construction) vient d'être saisie pour l'établissement d'un nouveau POS (plan d'occupation des sols) pour la ville de Tizi Ouzou.