C'est à partir de Annaba que Louisa Hanoune, leader du Parti des travailleurs (PT), a entamé sa campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril 2014. Annaba De notre envoyée spéciale Devant une salle archicomble acquise à sa cause, Mme Hanoune a évoqué, dans son discours d'une heure, son parcours de militante et la période de son emprisonnement. «J'ai choisi Annaba pour l'entame de ma campagne car c'est ma ville d'adoption, c'est mon fief. C'est cette ville qui a vu naître la militante que je suis devenue aujourd'hui et c'est ici que j'ai compris qu'il faut se battre pour changer les pratiques du système et du parti unique», a-t-elle lancé. La salle adhère et le théâtre Azzedine Medjoubi vibre. La patronne du PT estime qu'il faut avoir de l'audace pour instaurer une démocratie constitutionnelle, il faut oser et avoir le courage de combattre tous les maux dont souffrent la société algérienne et surtout sa jeunesse. «Ma campagne pour 2014 est construite sous le slogan de l'audace pour l'édification d'une deuxième République. Si vous me faites confiance et que vous m'élisez, je ne vais pas vous promettre monts et merveilles, mais je vais me porter garante, je m'engage à prendre en charge vos doléances», affirme Mme Hanoune, qui envisage de donner des garanties au peuple et non pas au FMI ni aux multinationales et encore moins à l'OMC : «Les précédents dirigeants n'ont pas donné leur chance au peuple algérien, ils ont privilégié l'étranger. Je vais m'opposer à cette politique.» La candidate à la présidentielle n'y va pas par quatre chemins pour critiquer le bilan du président sortant ; elle ne lésine pas sur les mots pour tirer à boulets rouges sur le candidat Ali Benflis. «Ils étaient tous au pouvoir, mais aucun d'eux n'a concrétisé ses promesses. Aujourd'hui, ils reviennent sans aucun scrupule à la charge. Ces gens doivent rendre des comptes. Si je suis élue, je vous demande d'exercer votre devoir de contrôle et d'exiger de moi des comptes», a proposé Mme Hanoune.Et de dresser un tableau noir de la situation qui prévaut dans notre pays : «Toutes les réformes engagées par le pouvoir ont échoué ; pis, elles ont pollué le monde de la politique. L'argent sale a gangrené toutes les institutions sans exception. Sans oublier la mainmise de la mafia sur plusieurs secteurs.» L'oratrice regrette la fuite en avant du pouvoir, qui fait dans le bricolage en créant des emplois précaires et qui peine à endiguer la crise du logement. Si elle est élue, Louisa Hanoune commencera par l'édification d'un Etat de droit, elle aura l'audace d'officialiser la langue amazighe ; elle révisera la Constitution et convoquera des élections législatives anticipées. «J'aurai l'audace et je m'engage à mettre en place des réformes constitutionnelles ; je lutterai contre la dilapidation des biens publics et contre la privatisation ; je garantirai l'égalité dans tous les domaines entre les deux sexes.» La leader du PT invite les citoyens à voter pour éviter le chaos ou un éventuel printemps arabe.