Abdelaziz Belaïd croit en sa bonne étoile. Le candidat du Front El Moustakbel (l'avenir), qui était hier l'invité du forum du journal Liberté, a manifesté sa confiance d'aller très loin dans le scrutin présidentiel prochain.«Je ne pars pas à la bataille tout en affirmant que je vais perdre. Je crois en mes chances», a plaidé Abdelaziz Belaïd, dont c'est la première candidature à la magistrature suprême. L'ancien secrétaire général de l'Union générale de la jeunesse algérienne veut réformer le système de l'intérieur : «Je ne crois pas aux réformes du système qui viennent de l'extérieur.» Pour aller droit au but, le plus jeune des candidats – qui affirme «je ne suis pas si jeune que cela» – propose «une Constitution adoptée par le peuple». «Il faut arrêter avec les Constitutions taillées sur mesure et aller vers une vraie Constitution pérenne», déclare le médecin, qui ne veut pas pour autant considérer les autres candidats comme des ennemis. «J'ai de graves divergences avec le président de la République, mais elles le sont sur la base des programmes. Il n'est pas mon ennemi», a-t-il expliqué. Ces divergences sont entretenues même avec son ancien parti politique. «Je partage toujours les mêmes principes avec le FLN. Mais je ne reconnais plus dans ce parti ni les hommes ni les programmes», reconnaît Abdelaziz Belaïd. Le candidat du Front El Moustakbel estime que l'Algérie n'adopte «aucun régime politique». «Nous n'avons ni régime présidentiel ni parlementaire. Le Premier ministre n'étant qu'un simple coordinateur, c'est le président de la République qui est ordonnateur. Or, aucune institution ne peut contrôler ce dernier. C'est anormal», a-t-il développé, tout en proposant la création d'une «cour constitutionnelle élue qui sera chargée d'appliquer les lois». Sur le plan économique, Belaïd Abdelaziz exprime un grand intérêt pour l'agriculture. «L'Etat et les grandes entreprises doivent investir dans l'agriculture», a-t-il suggéré. En outre, le chef de parti plaide pour l'investissement dans le rail. Interrogé sur les événements de Ghardaïa, Abdelaziz Belaïd estime que le «problème est économique à l'origine. Mais des parties nourrissent la haine dans cette région». Comme solution, il propose un grand investissement de l'Etat dans les régions du Sud.