Rendre visible l'invisible». L'Algérie s'est faite le porte-voix de l'enfance devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Une résolution, portant sur la prévention et la lutte contre la violence faite aux enfants, a été adoptée jeudi à Genève, rapporte l'APS. Ce texte intitulé «Mettre fin à la violence contre les enfants : un appel global pour rendre visible l'invisible» est coparrainé par 90 états, appartenant à l'ensemble des groupes régionaux représentés au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ainsi que par l'Unicef et la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU chargée du dossier de la lutte contre la violence à l'égard des enfants. Préparée et présentée par l'Algérie, cette résolution se fonde sur le principe que toute violence contre les enfants peut être prévenue et qu'aucune violence contre eux ne peut être justifiée. «La réalisation d'avancées tangibles dans l'éradication de la violence contre les enfants requiert une mobilisation de tous et à tous les niveaux : l'Etat et ses différentes institutions, la famille, la société civile et toutes les autres parties prenantes concernées», y est mentionné. Pour tendre vers cet objectif, il est programmé la tenue d'une réunion-débat à l'occasion de la 27e session du Conseil, en septembre prochain. Elle sera axée sur deux thématiques principales. La première se rapporte aux voies et moyens susceptibles de prévenir efficacement la violence faite aux enfants en tant que question prioritaire, globale et transversale. La seconde a trait au partage des pratiques optimales et des expériences acquises en matière de lutte contre la violence à l'encontre des enfants. Cette initiative, qui marque le début du mandat de l'Algérie en tant que membre du Conseil des droits de l'homme pour la période 2014-2016, coïncide avec le 25e anniversaire de l'adoption de la Convention internationale sur les droits de l'enfant et de la campagne globale lancée par l'Unicef pour la défense et la promotion de ses droits, en 2013. Un durcissement des lois, insuffisant pour la protection Et c'est en décembre dernier que cette vaste campagne de sensibilisation avait été lancée à Alger. Cette initiative, qui vise à lutter contre la violence à l'encontre des enfants sous toutes ses formes, se voulait être un travail à long terme, mené conjointement par la société civile, les ONG et les organismes officiels afin d'apporter des solutions concrètes aux situations de détresse et de maltraitance vécues par l'enfance. «Il faut rendre visible ce qu'on ne voit pas ou ce qu'on ne veut pas voir mais aussi et surtout ce qu'on voit mais qu'on ne signale pas», avait déclaré Doria Merabtine, chargée de la protection de l'enfance à l'Unicef, lors de la présentation de cette campagne. Ce «cercle de protection autour de l'enfant» se doit d'être formé par tout un chacun, tout citoyen ayant le devoir de signaler les cas de maltraitance dont il est le témoin. Les autorités tentent, depuis quelques années, d'œuvrer à une meilleure prise en charge des problèmes liés à l'enfance maltraitée.En réaction à plusieurs kidnappings et meurtres d'enfants ayant défrayé la chronique, il a même été procédé à l'introduction de plusieurs articles de lois portant durcissement des sanctions contre diverses agressions sur mineurs, comme l'introduction, entre autres, de la peine de mort pour les assassins d'enfants. Pourtant, cela demeure bien insuffisant en termes de prévention et de protection. Pour cette raison, les associations plaident pour l'introduction de l'obligation de signalement des maltraitances, la promulgation d'un code de protection de l'enfance ou encore d'un dispositif d'alerte d'enlèvement.