Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, a affirmé, hier à Genève, que l'Algérie « n'a à aucun moment renoncé à l'idéal humaniste ». « L'Algérie, qui panse ses blessures après une décennie de violence terroriste à grande échelle, n'a, à aucun moment, renoncé à l'idéal humaniste, même si lors de cette tragédie, elle a été atteinte profondément dans sa chair comme dans les ressorts de ses interactions avec autrui », a souligné M. Bedjaoui dans son intervention devant la première session du conseil des droits de l'homme de l'ONU. Il a indiqué dans le même sens que l'Algérie, « dans un environnement international où le phénomène terroriste rencontrait quelque indifférence, voire complaisance, a cherché seule sa voie, récusant les explications simplistes et réductrices qui ont accordé du crédit aux tueurs d'enfants et de handicapés, ainsi qu'un statut aux criminels qui ont cherché à faire assumer à la religion leurs sinistres forfaits ». M. Bedjaoui, qui a salué « la résistance patriotique » des Algériennes et des Algériens, combinée à « l'œuvre salvatrice » des forces républicaines chargées du maintien de l'ordre, de la sécurité publique et de la lutte contre la subversion, a souligné que cette résistance « a permis le recul et l'extinction progressive de la menace terroriste ». Mais l'Algérie, a-t-il fait remarquer, « n'a jamais parié sur la seule réponse sécuritaire comme réplique au terrorisme ». « Elle se devait d'accompagner la fermeté à la clémence pour ceux qui se sont repentis dans des initiatives éminemment politiques, à l'exemple de politiques dites de concorde civile et de réconciliation nationale », a-t-il expliqué. Ces démarches constituent, a précisé le ministre, « une réponse démocratique pour dépasser une crise qui a failli emporter l'Etat et disloquer l'unité de son peuple ».