Quatre personnes, trois militants pro-russes et un attaquant, ont été tuées hier matin dans une fusillade près de Slaviansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé un responsable local. L'attaque s'est produite près d'un barrage érigé par des militants pro-russes dans le village de Bilbasivka, à 18 km à l'ouest de Slaviansk, ville totalement contrôlée par les pro-Russes, a déclaré un responsable local, Viatcheslav Ponomarev, qui a demandé à Vladimir Poutine d'envoyer des forces de maintien de la paix. Selon lui, la population locale est menacée par le groupe nationaliste ukrainien Pravy Sektor, qu'il a accusé d'être à l'origine de la fusillade meurtrière de la nuit précédente. «Quatre voitures sont arrivées près de notre barrage vers 1h. Nous avons voulu les contrôler, ils ont alors ouvert le feu sur nous à l'arme automatique», a déclaré un militant pro-russe cagoulé, Vladimir, 20 ans, qui affirme avoir été sur les lieux à ce moment. «Les attaquants étaient une vingtaine. Rapidement, des renforts sont arrivés sur notre barrage et les attaquants sont partis. Je ne sais pas s'ils ont eu des morts. Si c'est le cas, ils les ont emportés avec eux», a ajouté Vladimir, en faisant état de trois morts et de quatre blessés du côté des militants pro-russes. A Slaviansk, la mairie, la police et le siège local des services secrets sont passés sous le contrôle de militants pro-russes. Ces militants locaux sont épaulés par des hommes armés présentés comme des groupes d'autodéfense, mais que Kiev et les Occidentaux accusent d'être des troupes d'élite des services spéciaux de l'armée russe. Le gouvernement pro-européen à Kiev a lancé, la semaine dernière, une opération destinée à désarmer les militants pro-russes et à libérer les bâtiments qu'ils occupent. Il s'agit des premiers morts en Ukraine dans des affrontements entre forces loyales à Kiev et militants pro-russes depuis l'attaque jeudi dernier d'une caserne militaire ukrainienne par des inconnus à Marioupol (sud).