C'est aujourd'hui que se rencontreront, à la Maison des syndicats de Bab Ezzouar, différentes associations, organisations et collectifs, pour débattre d'une stratégie afin de contribuer au changement pacifique. L'ordre du jour est de discuter sur les possibilités de convergence entre les animateurs de la société civile afin de s'entendre sur une plateforme consensuelle. Selon Mourad Tchikou, du Syndicat national des personnels de l'administration publique (Snapap), «cette réunion est un nouvel espace pour permettre aux organisations et mouvements de discuter sur les grands axes pouvant les rassembler sur un strict minimum. Il s'agit de rassembler les forces vives pour la consécration des libertés, d'un Etat de droit, d'une démocratie réelle, pour l'organisation d'élections libres et transparentes et pour la séparation effective des pouvoirs». M. Tchikou indique dans ce sens que «les participants seront invités à exprimer leurs exigences et leurs réflexions». «A partir de ce moment, il leur sera possible de converger à leur tour avec les partis politiques qui militent, eux aussi, pour le changement pacifique», explique-t-il. Kadour Chouicha, l'un des organisateurs de la rencontre, affirme de son côté que «le contexte actuel ne peut pas laisser indifférents les militants de la société civile». Pour lui, «l'ouverture d'un large débat avec les organisations permettra de fédérer les forces pour imposer pacifiquement le changement et pour l'émergence d'une Algérie démocratique, dotée d'une Constitution garante des libertés individuelles et collectives».Plusieurs associations et collectifs ont répondu positivement à l'invitation lancée par les organisateurs de la réunion. On peut citer SOS Disparus et le Rassemblement action jeunesse (RAJ), ainsi que des syndicats autonomes. Par ailleurs, vu la répression qui s'abat sur les militants ces derniers jours, notamment depuis l'élection du 17 avril, les participants discuteront des modalités pour laisser place à l'entraide. «On ne peut tolérer les dépassements du pouvoir à l'encontre des activistes et militants. La Constitution algérienne est claire à ce sujet. Tout citoyen a le droit de s'exprimer librement et pacifiquement. Et pour mettre fin à cette répression, il est important de nouer des liens avec toutes les organisations pour ne plus accepter l'arbitraire», affirme Yacine Zaïd, défenseur des droits humains.