Les services de douanes ont procédé, hier, dans la zone d'entreposage d'El Hamiz, à l'est d'Alger, à l'ouverture de six conteneurs ayant dépassé le délai légal de stockage et contenant, selon les douaniers, des marchandises prohibées ou objet de fausses déclarations. Trois de ces conteneurs renfermaient des machines vétustes déclarées comme étant des équipements agricoles destinés à la fabrication d'aliments de bétail, dont la valeur a été sciemment multipliée par 100, dans certains cas, dans une tentative de transfert illicite de fonds en devises fortes, a précisé le responsable des douanes de la région Alger port, Sid Larbi. A titre d'exemple, une des machines saisies a été déclarée à la banque pour une valeur de 800 000 euros (un million de dollars) alors que son prix réel déterminé par l'expertise ne dépasserait pas les 8 000 euros. Pour tromper la vigilance des douaniers, « les faussaires présentent les factures réelles des marchandises, alors que celles qu'ils présentent à la banque sont fausses », selon les explications de Sid Larbi. Le même responsable a affirmé que ces équipements « sont souvent importés par des entreprises fictives » bénéficiant des facilités accordées par l'Agence nationale de développement des investissements (ANDI) telle que l'exonération des droits de douanes sur les biens importés destinés à l'investissement. Le montant global déclaré pour les trois conteneurs, provenant d'Asie et propriété d'un seul et même importateur, est estimé à 3,5 millions de dollars. Cette personne aurait même réalisé, par le passé, six autres importations « frauduleuses » pour un montant impressionnant de 134 milliards de dinars (quelque 1,5 milliard de dollars), selon ce douanier. Sid Larbi a évidemment refusé de divulguer l'identité de l'importateur, se contentant de dire qu'il était algérien et que l'enquête était en cours, alors que la sanction prévue pourrait aller jusqu'à cinq fois le coût déclaré de la marchandise. Une des caisses censée contenir des réfrigérateurs, selon la déclaration formulée, était en réalité vide. Le subterfuge était destiné vraisemblablement à opérer un transfert illicite de fonds, selon les douanes. Depuis le début de l'année en cours, « une quinzaine de tentatives de fausse déclaration pour transfert illicite de fonds » ont été interceptées par les services des douanes. En outre, deux des conteneurs ouverts renfermaient des produits prohibés à l'importation (pétards et autres produits pyrotechniques) ou faussement déclarés pour une valeur de plus de 10 millions de dinars. Par ailleurs, un millier de conteneurs bloqués au port d'Alger depuis 2002 ont été traités dont 300 ont été transférés dans les zones d'entreposage par la Commission d'inspection et de transfert des conteneurs en souffrance au port d'Alger, et ce, depuis la date de sa création en juin 2005.