Pour cette année, El Bahia ne leur a pas ouvert ses bras. Et ce n'est pas à l'hospitalité que l'allusion est faite. Mais en 2004, Oran s'est surtout distinguée par de tristes records : un taux de violence des plus élevés et des risques d'épidémie et de pollution des plus accentués. Les autorités « ayant bien préparé le départ des émigrés » n'ont enregistré « aucun incident notable et tout se passe bien », s'accordent à nous dire plusieurs responsables. Pour ce qui est des statistiques, même si le planning de la prise en charge des émigrés s'étale jusqu'au 25 septembre, les départs vers les villes françaises affichent complet. A partir du port d'Oran, les villes de Marseille et d'Alicante, à raison de trois fois par semaine, ont enregistré une moyenne de 70 000 passagers, dont les émigrés représentent un pourcentage élevé, et près d'un millier de véhicules. C'est pour cela que les responsables de cette infrastructure, l'une des plus importantes façades maritimes en Algérie, pensent « sérieusement » à l'extension du plan d'eau, à la construction d'autres bassins et à l'amélioration des « conditions d'accueil pour le départ et l'arrivée des voyageurs ». A l'aéroport d'Es Senia, la programmation des vols de la compagnie Air Algérie a privilégié, pour cette année, les villes françaises : des vols quotidiens à destination de Paris et six vols hebdomadaires pour Marseille et Lyon. La ville espagnole d'Alicante vient en troisième position. Pour cette année encore, les autorités ont donné la priorité à la sécurité qui, faut-il le préciser, a caché certaines imperfections au niveau de l'organisation. Au lieu des deux heures habituelles exigées pour se présenter aux enregistrements, les voyageurs viennent toujours (comme par méfiance ou pour ne pas rater le vol) quatre, voire cinq heures plus tôt. Oran ne les a pas charmés cet été. Elle le fera une autre fois, peut-être...