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Le logement, le travail et l'absence de respect fâcheront toujours les Oranais Alors qu'une nouvelle conscience s'édifie autor des questions d'écologie et de préservation de la santé
De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Au cours des deux dernières décennies, les populations algériennes prises dans l'étau des complications sociales en tous genres ont commencé à manifester leur colère et leur désapprobation. Peu importe les formes et les moyens utilisés, l'essentiel étant de se faire entendre par les responsables centraux du pays. La culture du mensonge que certains responsables ont appris à ériger en système de communication verticale a fini par exacerber le citoyen, plus enclin à s'exprimer lui-même qu'à en laisser la tâche aux responsables locaux, avec tout ce que cela suppose comme failles et risques de travestissement de la réalité. C'est à partir de là que tous les dépassements ont été possibles et envisagés ; la responsabilité est partagée. A Oran, qui compte pourtant une population paisible et large d'esprit, les exemples de colère sociale n'ont pas manqué au cours de ces dernières années. A priori, deux volets suscitent la colère et mettent le feu aux poudres : le logement et le travail. Ils sont suivis de la hogra et du non-respect des citoyens, comme ce fut le cas dans la localité d'El Ançor, située sur le flanc de la corniche oranaise. L'une des plus importantes émeutes ayant secoué Oran est sans doute celle des Planteurs, suite à l'opération de relogement des familles vivant dans un habitat précaire. Le «glissement» d'indus bénéficiaires sur la liste des familles à reloger et l'entassement de familles entières dans un même appartement, parfois minuscule, ont suscité la colère des habitants. Des émeutes ont alors éclaté, motivées par «l'absence de respect de la part des responsables, notamment l'ancien chef de daïra par intérim, accusé de tous les torts». Des blessés dans les rangs des policiers, mais aussi parmi les jeunes qui ont donné libre cours à leur colère. Des arrestations et des condamnations ont également accentué le sentiment d'injustice auprès des citoyens. Ces derniers n'ont pas manqué de le faire savoir au président de la République au cours de l'une de ses visites à Oran. Le premier magistrat du pays avait d'ailleurs fustigé les autorités locales sur la gestion du relogement des Planteurs. Une commission d'enquête est alors diligentée, sans aucune suite. Ce qui renforcera l'idée de l'impunité des responsables et des commis de l'Etat auprès des citoyens de la wilaya. «Nous connaissons toutes les personnes ayant indûment bénéficié de nos logements. Aujourd'hui, ils ont tous vendu leurs logements à Haï El Yasmine. Nous savons qui les a envoyés, qui les a reçus et combien ils ont payé. Si les membres de la commission avaient demandé des témoignages, nous les aurions fournis en noms et adresses», notera un groupe de citoyens après le passage de cette commission. Des émeutes ont également eu lieu en raison des indus bénéficiaires de logements sociaux à El Kerma, Es Sénia, Aïn El Beïda, Mers El Kébir et à Aïn El Turck. Il en est de même pour l'effondrement de bâtisses. Le quartier de Mdina Jdida s'est embrasé à la suite du décès de trois femmes ensevelies sous les décombres de leurs maisons. Ould Abbes, en pompier, a eu vraiment chaud ce jour-là. Mais il n'y a pas que le logement qui fâche. Le citoyen a également d'autres soucis, d'autres problèmes liés directement à la vie quotidienne, comme le travail, le niveau de vie et le cadre général de vie. Il y a quelque temps, à Arzew, des jeunes et leurs familles ont bouleversé la paisible vie de cette localité pétrochimique. A l'origine, une décision de démolition de commerces illicites où exerçaient de jeunes chômeurs. Les policiers antiémeute ont eu fort à faire pendant plusieurs jours dans cette localité. L'irrespect, la hogra et d'autres soucis quotidiens mettent le feu aux poudres Tout le monde se rappelle les terribles émeutes ayant mis Oran à feu et à sang des jours durant suite à la relégation du club phare de l'Ouest en deuxième division. Les jeunes, motivés par un sentiment d'injustice, ont tout saccagé sur leur passage partout dans la ville. Les dégâts se chiffraient en milliards pour les collectivités locales surtout. Les jeunes désœuvrés et sans repères n'avaient que la violence comme langage. Les citoyens ont également développé une sensibilité à autres questions qui fâchent. A El Ançor, ils ont crié leur désapprobation, ne voulant pas cautionner la violation des sites archéologiques et la pollution de l'environnement dans cette localité. L'allusion était claire et elle concernait les carrières autorisées dans ce secteur de la corniche oranaise. N'en déplaise à certains responsables qui justifient la situation autrement que par la vérité, les citoyens auront fait preuve d'une grande maturité et d'une grande sagesse en défendant une telle question. Même situation dans les localités de Gdyel, Sidi Chahmi, El Kerma et autres où les citoyens se sont substitués aux autorités locales pour opposer leur veto aux pollueurs. Dans la première localité, ils se sont rassemblés sur les hauteurs de Gdyel pour dénoncer le stockage de déchets dans la forêt. Dans la deuxième localité, les citoyens ont barré la route pour dénoncer l'installation d'un atelier sauvage de bitumage. Dans la localité d'El Kerma, l'association El Fadjr continue de lutter et de mobiliser les citoyens pour délocaliser les centres d'enfouissement techniques (CET) et la décharge publique. La maîtrise des techniques d'épuration des eaux usées au sein de la plus grande station d'Afrique est également revendiquée par les citoyens qui souffrent des émanations toxiques.