Alerte générale au niveau des frontières sud. Les forces combinées de l'Armée nationale populaire (ANP) ont mis hors d'état de nuire un groupe terroriste de dix individus et blessé deux autres près de la commune de Tinzaouatine, wilaya de Tamanrasset, relevant de la 6e Région militaire, avons-nous appris de sources sûres. L'information brute a été confirmée par un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). Les cadavres des terroristes ont été déposés à la morgue de l'hôpital de Tamanrasset pour identification. Le violent accrochage a eu lieu, avant-hier en fin d'après-midi, entre des unités de l'armée algérienne et un important groupe de terroristes armés qui s'est infiltré par la zone frontalière commune de l'Algérie avec le Mali et le Niger, dite «Hameau de Taoundert», à 80 km à l'ouest de Tinzaouatine. La destination du groupe et l'objectif de son mouvement restent inconnus. L'opération, toujours selon la même source, outre l'élimination des terroristes, a permis la récupération de trois véhicules tout-terrain type Toyota Station, de deux motocyclettes et d'un important arsenal de guerre. Selon les premières informations, il s'agit de douze fusils automatiques de type kalachnikov, un lance-roquettes RPG-7, un fusil de chasse, un système lance-grenades GP58, 11 roquettes pour RPG7, 13 grenades, 3 caisses en bois pleines de munitions pour fusils-mitrailleurs, une caisse de munitions pour mitrailleuse 12,7 mm, 4 mines antichars, 20 chargeurs de munitions pour kalachnikov, 5 téléphones portables Thuraya, un GPS, une plaque photovoltaïque pour la production d'énergie solaire, un PC portable... L'opération, qui se poursuit encore, a été réalisée grâce à «l'exploitation efficace d'informations» sur le groupe, selon la formulation du communiqué du MDN. On sait que la zone, depuis la situation de guerre qui prévaut au nord du Mali, est constamment surveillée par l'armée algérienne. Cependant, les informations restent imprécises sur les moyens employés. Le détachement des forces combinées relevant de la 6e Région militaire s'est ébranlé dès les informations reçues pour se diriger vers le lieu indiqué et intercepter le convoi de terroristes, lesquels n'ont pas hésité à riposter. La couverture aérienne des hélicoptères Augusta a réduit à néant toute chance pour le groupe de rebrousser chemin, ajoutent nos sources. Armes en provenance de Libye De l'autre côté, au niveau des frontières libyennes, précisément sur la zone du col d'Anaï relevant du secteur opérationnel de la wilaya de Djanet, dépendant de la 4e Région militaire, un autre détachement de l'ANP a mené une opération de recherche qui a permis, lundi en fin de matinée, de récupérer une quantité d'armes et de munitions en provenance de Libye. Il s'agit d'un canon de fabrication artisanale destiné au lancement de roquettes de type C5KO pour abattre des hélicoptères, 87 roquettes C5KO et 75 fusées pour ces roquettes, le tout enfoui sous le sable. Le même degré de vigilance est également constaté à l'extrême Est depuis que l'armée tunisienne a décrété le mont Chaambi «zone militaire fermée» le 11 avril dernier par le président de la République, Mohamed Moncef Marzouki. En effet, depuis le 23 avril, plusieurs milliers de militaires sont mobilisés dans une vaste offensive pour traquer les terroristes dans leurs repaires du mont Chaambi, près de la frontière algérienne, annonce l'agence officielle tunisienne TAP. L'opération a débuté il y a sept jours et devrait se poursuivre durant plusieurs semaines. Du côté algérien, des sources sécuritaires sur place affirment que «des réunions de conseil de sécurité présidées par les walis à El Tarf, Souk Ahras, Tébessa et El Oued, sur le tracé frontalier avec la Tunisie, sont tenues quotidiennement pour s'enquérir en temps réel de la situation sécuritaire qui y prévaut et dont les PV sont transmis immédiatement aux ministères de la Défense nationale et de l'Intérieur. Par réciprocité, une copie pour information est transmise également aux autorités tunisiennes».