Le secrétariat de la Fédération nationale des retraités (FNTR) a relevé « l'urgence » de mettre fin au déséquilibre « inquiétant et flagrant » dans la répartition des ressources de la sécurité sociale qui « menace sérieusement » les branches de retraite et assurance maladie par rapport à l'assurance chômage et à la retraite anticipée. Dans un communiqué rendu public hier à l'issue d'une réunion tenue au siège de l'UGTA, le secrétariat de la FNTR a appelé à une nouvelle répartition « équitable » des ressources de la sécurité sociale entre toutes ses branches, précisant que les 20 milliards de dinars d'excédent réalisé cette année « doivent être utilisés exclusivement » au profit des assurés sociaux. A cet égard, la FNTR a appelé le secrétariat national de l'UGTA à inscrire cette revendication à l'ordre du jour de la prochaine tripartite prévue en septembre « afin de réparer une grave injustice dont sont victimes les bénéficiaires retraite et assurance maladie ». Abordant la question du tiers payant, le secrétariat national de la FNTR a dénoncé les nouvelles procédures instaurées par les pouvoirs publics et jugées « bureaucratiques et contraignantes » qui, selon les retraités, pénalisent aussi bien les malades que les pharmaciens. De ce fait, elle a appelé les responsables concernés à mettre de l'ordre en vue de faciliter aux malades l'accès aux médicaments qui leur sont prescrits. « Le secrétariat ne comprend pas la discrimination dont font l'objet les retraités du régime des non salariés, frustrés par la non-application par la Casnos des arrêtés de revalorisation des pensions, signés par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale depuis 2002. Ils réclament à juste titre le rétablissement d'un droit consacré par l'article 43 de la loi 83-12 qui ne fait aucune distinction en matière de revalorisation, entre retraités salariés et non salariés. » Par ailleurs, la FNTR a tenu à souligner « l'importance considérable » des décisions annoncées par le président de la République qui portent sur « la protection et l'amélioration » du pouvoir d'achat des retraités et des pensionnés et sur l'institution d'un fonds de réserve inscrit dans la « logique de la pérennité » du système de retraite et qui, selon elle, « répondent aussi bien aux exigences de solidarité et de justice, qu'aux revendications les plus pressantes formulées par le 4e congrès ». Revendications de la FNTR A ce titre, la fédération a souhaité dans le sillage de ces mesures « historiques » de faire bénéficier de cette prime complémentaire les titulaires d'une retraite de moins de 15 ans de cotisations validées et dont le niveau est inférieur à 7500 DA. En effet, ils sont 200 000 citoyens à percevoir une pension dérisoire comprise entre 1000 et 3000 DA en fonction du nombre d'années validées et qui sont issus pour la plupart du secteur agricole, notamment les ouvriers non déclarés des domaines autogérés. Les retraités ont exhorté les pouvoirs publics à revoir également l'indemnité du conjoint à charge, versée sur fonds propres de la caisse des retraités et qui était de 1700 DA en 1999, lorsqu'elle était indexée au SNMG, mais qui ne l'est plus depuis 2000, ce qui l'a fait baisser à 1000 DA. Dans ce sens, ils ont souhaité aller vers l'unification de ces deux catégories avec 1700 DA, en précisant que dans l'immédiat il faudra relever la pension de 1000 DA à 1250 DA. A ce titre, dans la déclaration finale d'hier, le secrétariat de la FNTR a regretté le retard mis pour réunir les membres du conseil d'administration de la caisse des retraités alors que la loi stipule que l'arrêté de revalorisation doit être signé par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale avant le 1er mai de chaque année et considère « la différence entre les deux taux proposés (8% et 2%) exagérée. Elle a soulevé la réprobation des retraités à travers le territoire national dans la mesure où l'écart disproportionné n'est plus fondé ». La FNTR a précisé que les revalorisations antérieures prenaient en compte trois taux en incluant aussi les retraités de l'ancien régime qui n'ont pas bénéficié des dispositions prévues par les nouvelles lois de 1983. « Or, depuis 1999 et jusqu'à l'an dernier, seuls deux taux étaient retenus annuellement afin d'accorder aux pensions de retraite allouées avant le 31 décembre 1991 un taux supérieur qui leur permet de rattraper la différence née du changement de l'assiette de calcul de la pension qui venait d'être élargie à toutes les primes soumises à cotisation. » Tout en reconnaissant que le conseil d'administration est souverain dans ses délibérations, la FNTR a considéré que « l'institution des deux taux n'est plus justifiée », de ce fait, elle a exhorté le ministre du Travail « à fixer un taux unique raisonnable et consistant pour l'ensemble des pensions de retraite ». M. Azzi, secrétaire général de la FNTR, a déclaré que le relèvement du SNMG, qui sera négocié lors de la tripartite, aura un impact sur les pensions de retraite et annoncé que la fédération compte rencontrer le ministre des Finances pour discuter de l'impôt sur le revenu global (IRG) appliqué aux retraités afin qu'il soit revu à la baisse.