La wilaya de Bouira regorge de potentialités qui peuvent faire d'elle une région à vocation touristique certaine. Les caractéristiques propres aux responsables locaux dans la wilaya de Bouira sur ce qui est de la promotion du tourisme semblent s'apparenter beaucoup plus au bricolage, voire au laisser-aller. C'est ce qui peut être déduit lorsqu'on sait que les pouvoirs publics dans la région n'accordent guère d'importance aux richesses naturelles dont regorge cette contrée dans le domaine du tourisme particulièrement. La station climatique de Tikjda, Tala Rana, dans la commune de Saharidj, Hamam Ksena, à El Hachimia, Tizi Oudjaboub (Ath Lâaziz), au nord de Bouira, et la forêt Errich du chef-lieu de wilaya, constituent en effet un résumé de cette riche potentialité qui peut faire de cette wilaya une contrée à vocation touristique certaine. En la matière, hormis la station climatique de Tikjda, qui continue, à longueur de l'année, d'accueillir tant bien que mal des milliers de touristes en quête de détente, le reste est livré quasiment à l'abandon. Hamam K'sena (commune d'El Hachimia) en est un cas d'exemple de ce délaissement, puisque les pouvoirs publics n'ont guère l'air d'accorder de l'importance au tourisme thermal, alors que les vertus thérapeutiques des eaux de cette station sont recommandées pour la guérison de certaines pathologies, entre autres, rhumatisme, maladies de la peau, etc. Lors de sa visite sur le site, quelques jours seulement après son installation à la tête de la wilaya, il y a de cela plus d'une année, le chef de l'exécutif de cette administration avait recommandé alors l'ouverture d'un autre tronçon pour mener aux carrières d'agrégats, implantées dans la région, et à procéder à la réhabilitation de la route reliant cette station au CW-127 dont l'état est sérieusement dégradé. La recommandation n'a connu aucune suite, au grand dam de milliers d'usagers qui optent pour un autre chemin en faisant des détours via les communes d'Ahl Laksar pour rejoindre la station thermale. Une virée sur les lieux renseigne également sur la dégradation de l'environnement. Des baraques ont été installées par des jeunes aux alentours du site dénaturant ainsi complètement la vue. Le wali, faut-il le rappeler, avait demandé aux autorités locales d'autoriser ces jeunes à installer ce genre de commerces illicites, certainement par appréhension d'éventuel mouvement de protestation. «Les lieux connaissent une sérieuse dégradation. La route est impraticable et même le réseau de téléphone mobile est inexistant. Cela n'est pas du rôle des patrons de cette infrastructure. Je me demande pourquoi les responsables au niveau de cette wilaya ne pensent pas à remédier à la situation», nous dira sur place un père de famille venu d'Alger. D'autres visiteurs partagent le même avis. «Je suis vraiment déçu en voyant que l'environnement est dégradé. Je viens pratiquement une fois par semaine, et je constate que la situation est inchangée», clame un autre touriste national en s'interrogeant sur le non accompagnement par l'Etat des investissements privés. Le site féerique de Tala Rana (Saharidj), quoique inscrit dans le cadre du plan d'aménagement de zone d'extension touristique (ZET), est également à l'abandon. Ce plan, qui date de 2008, n'a jamais vu le jour. Ce projet consiste notamment à œuvrer autour de la promotion et du développement du tourisme environnemental dans la région. L'état lamentable dans lequel est aujourd'hui le site de la forêt Errich illustre aussi sur l'incapacité des pouvoirs publics à assumer leur responsabilité. Un projet d'aménagement de ces lieux, qui, pourtant, attirent des milliers de familles chaque week-end, est à l'arrêt depuis des années, et ce, sans que les autorités en charge du dossier daignent le relancer. Fréquenté de plus en plus par les sportifs et des familles, force est de constater que le site de la forêt Errich est en train de se dégrader chaque jour. Des cannettes de bières et autres déchets font désormais décor avec les lieux. Pendant ce temps, à Bouira, les responsables du secteur du tourisme ne cessent de s'enorgueillir d'avoir «réalisé un taux d'avancement appréciable en la matière», en vantant «l'efficacité des dispositifs mis en place». Les pouvoirs publics dans cette wilaya doivent revoir leur carte et faire appel aux professionnels en vue de relancer ce secteur. D'autant que des milliers de touristes privilégient particulièrement la station climatique de Tikjda où tous les moyens infrastructurels existent. Disposant d'aussi indéniables potentialités touristiques, la wilaya de Bouira a de grands atouts pour s'assurer un développement prometteur.