La journaliste Souraya Bouamama a évoqué le combat pour la liberté d'expression face à la sauvagerie terroriste durant la décennie noire. A l'initiative du club scientifique de la faculté des sciences humaines et sociales de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, une journée d'étude sur la liberté de la presse a été organisée, hier, à Tamda. Les intervenants ont mis l'accent sur plusieurs aspects ayant trait notamment à l'exercice du métier de journaliste. L'ancienne présentatrice du journal télévisé, à l'ENTV, Souraya Bouamama, a parlé de son livre Awrak lam takoun li nachr (Des papiers qui étaient non publiables). Un ouvrage dans lequel elle raconte la vie des journalistes et des techniciens de l'ex-RTA durant les années de la décennie noire en Algérie. Elle a essayé de relater le combat pour la liberté d'expression face à la sauvagerie terroriste pendant les moments où des dizaines de ses confrères tombaient sous les balles assassines de la horde intégriste. Elle raconte aussi les difficultés de l'exercice du métier de journaliste, surtout pour une femme, après l'avènement de la violence islamiste en 1992. «Je veux faire bénéficier les étudiants de mon expérience dans le journalisme. Mon livre ressemble à celui de Fatma Ait Mansour Histoire de ma vie. Il faut savoir que l'exercice de la mission du journaliste à la télévision durant le terrorisme n'était pas chose aisée. Chaque jour, on n'entendait que de mauvaises nouvelles. C'était vraiment une période marquée de plusieurs moments de tristesse avec la mort de nombreux confrères ravis aux siens par les terroristes», a-t-elle rappelé. Mme Houari et M. Mezani, enseignants dans la même faculté, ont, pour leur part, évoqué respectivement l'histoire de la presse en Algérie depuis l'indépendance jusqu'à 1989 et la période post ouverture démocratique. De son côté, Hocine Khettab, universitaire, a donné une communication portant sur la prise en charge psychologique des journalistes après une période dramatique (Exemple : décennie noire). D'autres enseignants en science de l'information et communication et des journalistes de la presse écrite et de la radio nationale ont également abordé la liberté de la presse et les difficultés rencontrées par les correspondants locaux. Par ailleurs, M. Mohamed Brahim Salhi, doyen de la faculté des sciences humaines et sociales de Tizi Ouzou, a estimé que «ce genre d'activités donnent une âme à l'université qui ne doit pas être en marge de la société».