C'est un combat pour la vérité qu'elle livre depuis plus d'une décennie. Les journalistes algériens ont été honorés hier, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté d'expression. Une cérémonie de voeu à l'adresse des représentants des médias a été présidée par M.Karim Younès, président de l'Assemblée populaire nationale et ce, au siège de la Chambre basse du Parlement. A cette occasion, M.Karim Younès a tenu, de prime abord, à avoir une pensée pour «tous ceux qui, durant la dernière décennie, sont tombés en martyrs du journalisme et en martyrs du devoir d'informer». Ces victimes, précise l'orateur, étaient considérées comme «des témoins gênants de la montée de l'obscurantisme et de son cortège de violences». Cependant les assassinats de journalistes n'ont pas réussi à faire taire la voix de la presse et aucun crime n'est parvenu à la réduire au silence. Pour M.Karim Younès, la liberté de la presse garantit la libre circulation des idées par les mots écrits ou dits et l'image. Cependant «la déontologie professionnelle au double plan individuel et collectif implique de proscrire toutes les formes d'incitation à la haine ou à la violence par la parole, l'écrit ou les images». Par ailleurs, et pour la même occasion l'institut de l'information a organisé hier, une conférence tournant autour de l'expérience de la presse privée en Algérie. Cette rencontre a vu la participation des professionnels du métier représentant les différents secteurs médiatiques. Dans sa prise de parole, M.Ahmed Fattani a fait un constat de la situation de la presse écrite qui ne cesse de faire des sacrifices pour «arracher sa liberté». C'est un combat pour la vérité à laquelle se livre la presse indépendante depuis plus d'une décennie. Le chemin de cette presse est semé d'embûches de par les entraves imposées par certains cercles qui veulent enterrer la vérité. Les pressions exercées contre la presse par le pouvoir à travers les procès intentés contre les journalistes, les menaces proférées par les terroristes, ainsi que l'influence des milieux financiers qui veulent accaparer cette presse pour leurs propres intérêts, sont les preuves du pouvoir et de l'influence de la presse en Algérie. Les intervenants ont abordé l'expérience de la presse privée algérienne qui, en dépit de toutes les insuffisances, a prouvé ses mérites et ces capacités de faire passer la vérité à travers la parole et l'écrit. Un hommage a été rendu à l'occasion de cette rencontre aux journalistes de la Télévision algérienne Soraya Bouamama et Hafid Derradji.