Nous lançons un appel au président de la République pour qu'il convoque en urgence le corps électoral pour un référendum sur l'exercice du droit démocratique du peuple pour le recouvrement de la souveraineté nationale sur les ressources du pays. » Ainsi, a conclu la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) son meeting tenu hier à la salle des fêtes de Boudouaou (Boumerdès) à l'occasion de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse. Louisa Hanoune, qui a truffé son discours d'éloges au chef de l'Etat et n'a raté aucune occasion pour s'attaquer à certains ministres, estime que le pouvoir agit d'une manière à affamer le peuple en bradant ses richesses et en le réduisant au chômage. La porte-parole du PT a plaidé pour un salaire minimal de 25 000 DA, le retrait de la loi sur les hydrocarbures, l'abandon de l'option de contractualisation pour les embauches, l'arrêt du processus de privatisation des entreprises publiques et l'élaboration d'un programme de développement local à la mesure des attentes de la population. Afin de déjouer « les plans de cercles étrangers qui visent la déstabilisation du pays pour accaparer ses richesses », Mme Hanoune recommande plus de respect pour les libertés des citoyens et plus d'efforts pour aller dans le chemin du progrès. C'est dans cet ordre d'idées qu'elle se dit en faveur de l'officialisation de tamazight. Par ailleurs, la SG du PT a fustigé la politique menée par le pouvoir quant à la privatisation de 1200 entreprises programmée pour être cédées à des particuliers. Il s'agit en fait de fermeture de ces établissements et de non de leur relancement. Louisa Hanoune qualifie ces décisions d'« inhumaines et criminelles ». « Elles émanent de ministres travaillant pour le compte des multinationales », a-t-elle déclaré. « Le projet de loi sur la Fonction publique, portant contractualisation des personnels, aboutira inéluctablement à la désagrégation des syndicats puisque les employés sous contrat n'ont pas le droit de se constituer en organisation syndicale », a-t-elle ajouté. Elle déplore en outre le fait qu'on réprime à chaque fois des mouvements de grève qui sont pourtant légitimes. Prenant comme exemple les pays de l'Amérique latine, l'oratrice invite les citoyens à user de leurs droits pour faire changer les choses. Dans le registre de la politique internationale, Mme Hanoune déplore « la violence que subissent les peuples irakien et palestinien ».