Des détenus à la prison de Laghouat ont entamé une grève de la faim. Dans un communiqué rendu public hier, le bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH-aile Dabouz) indique que «dans la journée du jeudi 26 juin, des familles de détenus se sont relayées au siège de LADDH de Laghouat pour attirer l'attention de l'opinion publique sur la situation de leurs parents». Les grévistes sont détenus suite «aux heurts du 8 juin. Des arrestations arbitraires ont eu lieu. Le 10 juin s'est tenue une comparution expéditive devant le juge, où les droits de la défense n'ont pas été respectés. La majorité des inculpés est accablée de peines allant jusqu'à deux années fermes avec amendes». Pour Yacine Zaïd, président du bureau de la LADDH à Laghouat, «il est clair que le système juridique a perdu le sens du devoir et la notion de déontologie». Et d'ajouter : «Il est au service d'un appareil répressif qui s'étend de l'administration jusqu'au système juridique en passant par l'appareil policier. Ce sont les composantes du régime dictatorial qui exercent en toute impunité une répression sans précédent depuis la dernière élection. Les autorités locales se croient assurées d'avoir totalement étouffé toute velléité d'expression.» Toutefois, estime Yacine Zaïd, «par ce geste de désobéissance pacifique entamé en pleine période caniculaire et à la veille du mois de Ramadhan, les détenus visent à souligner le caractère injuste de cette loi qui devient une menace permanente pour le citoyen du fait de la prééminence de l'Etat de non-droit». La LADDH, qui a déjà alerté sur les exactions des responsables locaux, «prévient de l'impasse à laquelle aboutit le non-respect des droits des citoyens». La LADDH observe que «le pouvoir n'arrive pas à assurer la sécurité du citoyen mais constitue la source même de l'insécurité».