Jamais l'annonce du départ d'un entraîneur national de football n'a suscité autant de débat. Halilhodzic reviendra-t-il sur sa décision ? Vahid Halilhodzic restera-t-il à la tête de l'équipe nationale, comme l'a ordonné le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, lors de l'audience qu'il a accordée aux deux hommes et aux héros de Porto Alegre, à leur retour au pays, mercredi ? Alors que le sort du Bosnien était réglé avant le début du Mondial, le nom de son successeur connu et sa prise de fonctions imminente, le premier magistrat du pays s'est impliqué directement dans le débat. «Vahid doit rester ou partir ?» Et en bon roi qui se respecte, il s'est rangé derrière la volonté du peuple et a exigé le maintien du Bosnien pour être sur la même longueur d'onde que ses citoyens qui réclament la prolongation du contrat du futur ex-sélectionneur national. Le Président, comme tout homme politique qui se respecte, a littéralement versé dans la récupération. Il a fait sienne la devise «Vox populi vox Dei», sauf qu'il a oublié que son peuple réclame quotidiennement des droits auxquels il reste sourd. La sortie du Président est une ingérence caractérisée dans les missions et prérogatives de la fédération et de son président, à savoir nommer et mettre fin aux fonctions d'un sélectionneur. A priori, il n'a même pas pris soin, par le biais de ses conseillers, de s'informer sur l'état des relations Raouraoua-Halilhodzic. Si la volonté du Président venait à se concrétiser, le président de la fédération serait contraint de quitter la table pour ne pas froisser le chef de l'Etat, dont le souhait est plus qu'un ordre qu'il faut exécuter. Dans cette histoire, on semble oublier que Vahid Halilhodzic s'est déjà engagé avec le club turc de Trabzonsport et qu'il a choisi Jacky Bonnevay (ex-joueur de Sochaux) qui a déjà travaillé à ses côtés lorsqu'il était le coach du Raja de Casablanca. Au retour du Brésil, Vahid Halilhodzic ne s'est pas attardé à Alger, puisque quelques heures après il a mis le cap sur la France pour rejoindre sa famille. Alors, va-t-il rester ? Peu sûr. Il est le mieux placé pour dire s'il va continuer sa mission à la tête des Verts ou dire stop. La fin n'a pas été de tout repos. Il a enduré beaucoup de choses qu'un jour peut-être il dévoilera. Sa (mauvaise) relation avec la presse n'est pas la pire des choses qu'il a endurées en Algérie depuis sa venue. Rien que pour cela, ni les suppliques des supporters ni le soutien du président de la République ne le dévieront de sa trajectoire où ne figure plus la destination Algérie.