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«Nous ne devons plus accepter de vivre dans cette crise»
Mouloud Hamrouche à Constantine
Publié dans El Watan le 19 - 07 - 2014

Un nouveau journal, Le Quotidien de Constantine, a invité M. Hamrouche pour une rencontre avec l'assistance. Le conférencier a été retenu durant trois heures ; il y a eu des questions sur la situation politique et sur les outils et la démarche de sortie de crise.
L'Algérie se trouve dans une impasse et son existence est sérieusement menacée, affirme Mouloud Hamrouche. «Notre pays, à l'instar des pays de la région, de l'espace géopolitique qui est le sien, termine la phase post-libération dans une situation de fragilité extrême et fait face à des risques de grave déchéance», juge l'ancien chef de gouvernement, invité jeudi soir à l'occasion d'une conférence-débat organisée à Constantine pour expliquer sa vision de la situation et sa formule pour rebondir et éviter l'effondrement de l'Etat.
Des prémices évidentes de l'effondrement sont d'ailleurs là, explique M. Hamrouche : «Affaiblissement de la volonté nationale, baisse des capacités d'agir, chute de l'autorité de la loi, affaissement de l'éthique et de la solidarité, désaffection du citoyen vis-à-vis du pouvoir, des partis et de la politique ; le citoyen ne vote plus, les jeunes ne s'inscrivent pas sur les listes électorales, le gouvernement n'est plus qu'une somme de ministres, la justice est sur la voie de la privatisation ; dégradation du service public, distorsion économique et association de la corruption à l'exercice du pouvoir risquent de mettre en danger la cohésion de l'armée et menacer l'existence de l'Etat.»
Entre se résigner et agir, le chef des réformateurs choisit la deuxième option, inspiré certainement de son passé d'ancien soldat de l'ALN et des destins de valeureux Algériens, de Constantine et d'ailleurs, à l'image de Mohamed Mechati, le dernier des «22» décédé il y a quelques jours et auquel M. Hamrouche a tenu à rendre hommage, rappelant que le regretté était, comme lui, natif de Constantine. La rencontre organisée à l'initiative d'un nouveau journal, Le Quotidien de Constantine, a été d'une grande qualité. L'assistance, de bonne facture, a retenu le conférencier durant trois heures ; il y a eu une pluie de questions sur la situation politique et sur les outils et la démarche de sortie de crise. La salle n'était pas acquise d'avance, pas toute en tout cas.
Certains sont restés sur leur faim, voire sceptiques. Le conférencier estime que la situation est «mortelle», mais qu'il existe une possibilité de redressement, même si celle-ci est mince. Comment ? Sur la base d'un nouveau consensus, explique-t-il, en ajoutant la condition de l'adhésion populaire : «Un nouveau consensus national négocié avec l'ensemble des composantes sociales de la société devient nécessaire.» Mais est-il possible de construire quelque chose avec les acteurs de la crise : l'armée, le pouvoir, les islamistes ? Est-il possible de compter sur une classe politique incompétente et une société civile désorganisée, se demandent légitimement des voix dans la salle. «Oui», répond le conférencier avec beaucoup d'assurance.
Imprégné de realpolitik, M. Hamrouche estime que le dialogue doit être sans exclusive, faute de quoi il n'y aura pas de résultat ; que le pouvoir ne partira pas, mais qu'il y a des chances qu'il accepte de céder de bonnes parts de pouvoir et, enfin, que l'armée est peut-être le problème mais qu'elle est aussi une partie de la solution. «Toute construction de la solution ne peut se faire sans l'armée. Seule l'armée peut assurer la sécurité du pays en ce moment.» Mais n'est-ce pas reconnaître que le peuple est incapable d'assumer lui-même cette transition ? «L'armée aura à accompagner le processus.
Les gens ont besoin de discipline, de confiance pour être rassurés, et ce, pour éviter les dérapages», répond M. Hamrouche. Une idée que personne parmi les nombreux intervenants n'est venu contester. Un début de consensus : ce qui doit se faire doit l'être dans le calme.
Au sujet du contenu du consensus, M. Hamrouche mise sur l'édification d'un Etat moderne, seul garant, selon lui, d'une régénération de la nation en vue de s'assurer une place pérenne dans le monde d'aujourd'hui. Explication du conférencier : «L'Etat moderne reflète un ordre sociale général, il ne se dilue pas dans le gouvernement du moment pour ne pas se couper du reste de la société.
Il doit s'appuyer aussi sur des pérennes administrations ; c'est un Etat de Droit qui garantit une situation permanente de droit en tous lieux et garanti un exercice effectif des libertés et des lois ; l'émergence d'un contre-pouvoir est une condition sine qua non de la stabilité de l'Etat, et le maintien de l'équilibre pour prévenir les régressions et les tentations de domination.» L'Etat moderne est aussi un Etat démocratique, car la démocratie est l'instrument qui garantit le bon fonctionnement de l'Etat de droit, poursuit l'ancien chef de gouvernement. Il est difficile pour tous de partager l'optimisme de M. Hamrouche, mais dans la salle il y avait au moins un accord pour reconnaître la gravité de la situation et l'imminence d'un effondrement de l'Algérie.
«Nous ne devons plus accepter de vivre dans cette crise (…) Seules les élites, notamment celles de la nouvelle génération, pourront par leur volonté, leur résolution et leur réalisme faire face au délitement du régime, éviter l'effondrement, vivre notre projet national dans un monde globalisé. Ce n'est pas parce que notre pays n'est plus le même qu'il ne peut plus s'assurer un destin», souligne avec conviction l'ancien chef de gouvernement.


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