Ghaza est le théâtre depuis 12 jours d'une offensive israélienne meurtrière. Les civils représentent plus de 80% des victimes de l'attaque lancée par Israël. Au moins 337 Palestiniens, dont des dizaines de femmes et d'enfants, ont été tués depuis le début le 8 juillet de l'opération israélienne «Bordure protectrice», qui a également fait plus de 2385 blessés palestiniens. Au moins 41 Palestiniens ont péri durant la seule journée d'hier dans des frappes de bombardiers israéliens. Selon le Centre palestinien pour les droits de l'homme, basé à Ghaza, les civils représentent plus de 80% des victimes de l'offensive lancée par Israël. Il s'agit du conflit le plus sanglant à Ghaza depuis 2009. Israël a lancé, dans la nuit de jeudi à vendredi, une offensive terrestre, nouvelle phase dans l'opération «Bordure protectrice», destinée en particulier à détruire les tunnels utilisés par le Hamas. L'intensification des bombardement a réduit une grande partie de Ghaza à feu et à sang. Alors que l'intervention israélienne dans l'enclave palestinienne a consterné la rue arabe, l'armée égyptienne a empêché, hier, un convoi de militants pro-palestiniens de rejoindre le point de passage de Rafah dans le Nord-Sinaï, vers l'enclave palestinienne. Le Caire motive officiel ce refus en mettant en avant le fait que la situation sécuritaire ne permet pas d'assurer le passage des 11 bus et des 500 militants. L'Egypte, qui fait face à des attaques contre ses forces de l'ordre dans le Nord-Sinaï, ferme régulièrement Rafah, mais a récemment laissé passer des blessés Palestiniens. Si les grands médias internationaux font honteusement l'impasse sur les crimes commis à Ghaza par Israël, il reste que la société civile occidentale n'a pas peur d'exprimer sa solidarité au peuple palestinien. C'est ainsi que 20 000 personnes ont manifesté, hier à Londres, pour appeler à l'arrêt des bombardements et la levée du blocus sur Ghaza. La manifestation organisée à l'appel de sept associations parmi lesquelles Stop the War, Palestine Solidarity Campaign ou Islamic Forum of Europe, a débuté à 11h GMT devant les grilles du 10 Downing Street, cabinet et résidence du Premier ministre. Le cortège s'est ensuite mis en route pour se rendre jusqu'aux abords de l'ambassade d'Israël, située dans le quartier de Kensington, dans l'ouest de la capitale. Palestine Solidarity Campaign a précisé sur son compte facebook que «des dizaines de milliers de personnes» ont manifesté à Londres «pour la paix, la justice et une Palestine libre». Dans plusieurs villes d'Europe, des manifestations analogues ont eu lieu. Paris, est la seule capitale où la manifestation a été interdite malgré les recours légaux des organisateurs, les autorités craignant des «troubles à l'ordre public». La liberté en péril en France Malgré l'interdiction des autorités françaises et la mise en garde du président François Hollande, une centaine de pro-Palestiniens se sont rassemblés hier à Barbès dans le nord de la capitale française. Des dizaines de cars de police étaient stationnés et plusieurs avenues de cette zone populaire de la capitale ont été coupées à la circulation. «La solidarité avec les Palestiniens doit pouvoir s'exprimer à Paris», a expliqué à la presse Sandra Demarcq, membre de la direction du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), seul parti politique à maintenir son appel au rassemblement, après une interdiction qu'elle juge «illégitime et scandaleuse». A la fin de la journée, la situation a commencé à dégénérer. Sur le boulevard Barbès, les manifestants encerclés par la police ont commencé par jeter des pétards, cailloux et autres projectiles sur les CRS, avant que le quartier ne soit évacué, rapporte un journaliste de Libération. La justice française a rappelé que le fait d'organiser un rassemblement interdit est passible d'une peine de six mois de prison et de 7500 euros d'amende. Le président de la République lui-même a prévenu, depuis le Tchad où il se trouve en voyage, que «ceux qui veulent à tout prix manifester en prendront la responsabilité». «J'ai demandé au ministre de l'Intérieur que ces manifestations ne puissent pas se tenir», a déclaré François Hollande. Le chef de l'Etat est accusé par sa gauche (écologistes, communistes et gauche radicale) de mener une politique carrément pro-israélienne.