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«Un adolescent sur cinq est fumeur chronique» Pr Noureddine Zidouni. Pneumologue, président du Comité national de prévention et de sensibilisation sur le tabagisme
-Les jeunes Algériens sont-ils de plus en plus exposés au tabagisme ? Les pourcentages et les chiffres montrent que ce n'est pas le cas. Il y a, cela dit, une stagnation concernant la prévalence du tabagisme chez les jeunes. Les chiffres sont stables. Nous avons remarqué, cette dernière décennie, une diminution de la prévalence du tabagisme chez les sujets âgés de 40 ans et plus, mais aucune baisse n'a été enregistrée concernant les jeunes. Un adolescent sur cinq est fumeur chronique. Ce qui représente un véritable danger. Ces adolescents sont amenés à développer les maladies liées au tabac en prenant de l'âge. On ne le répète pas assez, la cigarette est un véritable poison. Le tabagisme est un fléau de santé publique mais aussi un fléau social. Notamment pour les jeunes et les adolescents. -Comment expliquez-vous la diminution de la prévalence du tabagisme chez les Algériens âgés de plus de 40 ans ? C'est forcément lié aux premiers signes et effets du tabac sur la santé. Un fumeur chronique de plus de 40 ans commence à ressentir les premiers signes de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) : crachats le matin, toux, difficultés respiratoires…. Ces premiers signes poussent beaucoup de personnes à arrêter la cigarette de peur de développer un cancer du poumon ou des maladies cardiovasculaires, qui sont presque inévitables pour les fumeurs chroniques. -Comment se traduira le travail de cette nouvelle commission que vous présidez ? Il s'agira pour nous de faire un travail de prévention à travers une feuille de route que nous devons établir. Nous commencerons par un travail d'information à travers des campagnes de sensibilisation, et nous proposerons des mesures qui pourraient permettre de modifier les comportements. Il s'agira d'aller vers une coercition progressive. Nos actions débuteront à la rentrée. Nous avons défini trois principes directeurs : le rappel de l'interdiction de fumer dans les espaces publics, l'utilisation des images «choc» fortement recommandées compte tenu de leur impact et de leur efficacité dans la réduction du tabagisme et enfin l'affectation de 50% de la surface du paquet de cigarettes aux mises en garde sanitaires. Cette commission interministérielle a pour objectif de mobiliser les partenaires sociaux pour lutter contre ce fléau et d'organiser une stratégie qui puisse mener à la réduction de la consommation de tabac en Algérie. Nous espérons aussi augmenter la proportion de la population connaissant les méfaits du tabac et renforcer les capacités des acteurs impliqués dans la lutte antitabac.