Une fois de plus, la couverture sanitaire dans la daïra de Hassi Messaoud fait preuve d'insuffisances en période estivale. Du manque de médecins spécialistes et d'infirmières à la fermeture de services pour cause de «départ en congé des médecins et du personnel médical», rien ne semble dramatique. Pourtant, ceux qui passent l'été dans cette région saharienne, faute de moyens de se déplacer ou par pure convenance, ont du mal à se faire soigner. De Hassi Messaoud à Ouargla, une distance de 80 km est parcourue par les insuffisants rénaux de la capitale du pétrole en trois allers-retours hebdomadaires sous des températures dépassant les 50 °C. La prise en charge médicale de ces patients nécessite trois séances d'hémodialyse par semaine et elles se déroulent au centre d'hémodialyse de l'hôpital Mohamed Boudiaf de Ouargla. Le calvaire de ces malades dure depuis le début du mois d'août suite à la fermeture du service d'hémodialyse de Hassi Messaoud à cause de l'absence des médecins qui se trouvent actuellement en congé annuel. L'autre cause est le manque flagrant d'infirmiers spécialisés. A Hassi Messaoud même le personnel paramédical fait défaut. Des insuffisances qui influent dangereusement sur la prise en charge sanitaire des citoyens de cette daïra, celle où, justement, ces manques ne devraient pas exister étant donné les moyens de la collectivité locale d'une part, et la concentration de firmes et sociétés nationales et multinationales actives dans le secteur des hydrocarbures. Une richesse qu'on ne voit nulle part Bien au contraire, une situation intenable et indigne de cette ville — dont le nom même est signification des ressources énergétiques du pays et au-delà — qui concentre non seulement la souffrance physique des malades qui savent d'avance qu'ils auront à se déplacer en cas de complications, mais aussi morale vu les évacuations sanitaires rendues difficiles par les conditions climatiques extrêmes. Cela sans parler du délai de réception et d'auscultation au regard de l'afflux des patients et la modestie de l'encadrement. Outre la révision de l'infrastructure telle que préconisée et lancée par le premier responsable de la wilaya, ainsi que les équipements médicaux modernes et sophistiqués prévus, beaucoup reste à faire. Car, à Hassi Messaoud, comme pour le reste des localités du sud du pays, c'est de la ressource humaine qualifiée dont le secteur de la santé souffre le plus et en priorité. Le manque de médecins spécialistes, d'infirmiers et de personnel paramédical qualifié place la santé en zone d'alerte. A l'hôpital de Hassi Messaoud, des urgences aux autres services, le climat de désordre et du laisser-aller laisse transparaître une incapacité à faire face à la recrudescence des pathologies nécessitant une prise en charge pointue et le nombre important des patients. Le terrain parle de lui-même, les malades déplorent l'absence de conscience professionnelle et d'humanité chez le personnel médical. Des témoins affirment que sans l'intervention d'un proche ou d'une connaissance influente, il n'y a aucune chance d'être pris en charge et d'avoir des soins dignes de ce nom, surtout en cette période de l'année. Dépassements Les dernières semaines ont enregistré des dépassements où même des parturientes ont failli y passer. A rappeler qu'un enfant de 9 ans est décédé il y a quelques semaines à l'hôpital Mohamed Boudiaf, alors qu'un nouveau-né a également perdu la vie à la nouvelle maternité de Sidi Abdelkader, le 20 juillet passé. Son corps se trouve toujours à la morgue, tandis que sa maman est encore dans un état critique suite à des complications survenues lors de l'accouchement. De sit-in en manifestations à l'intérieur ou à l'extérieur de l'hôpital, la famille incrimine le personnel de cette structure sanitaire pour négligence menant à la mort. Elle entend prouver les faits et obtenir réparation.