De notre correspondant à Aïn Defla: Madani Azzeddine
Le secteur de la santé qui observe ces dernières années une dégradation visible des prestations offertes aux patients à cause de la politique sanitaire engagée, laquelle se manifeste par le manque de médicament et une répartition déséquilibrée des praticiens spécialistes à travers les différentes structures sanitaires au niveau national. Cette situation a obligé beaucoup plus de patients à déserter les hôpitaux vers les cliniques privées. Durant cette période de Ramadhan on observe beaucoup de malades aux urgences médicales à cause des maux d'estomac, de têtes et des complications liées aux maladies chroniques. Selon des médecins, certains patients, diabétiques notamment, préfèrent jeûner alors que leur état de santé ne le leur permet pas. Ce nombre important de malades qu'observent les hôpitaux devient un peu difficile à prendre en charge et à gérer par les personnels médicaux et paramédicaux d'autant plus qu'un grand nombre de ces médecins et infirmiers préfèrent prendre leurs congés annuels durant ce mois de carême. Cette situation amplifie la charge de travail sur le personnel opérationnel restant. Ce phénomène influe sur le fonctionnement de différentes structures médicales et rend parfois la prise en charge des malades très difficile. De nombreux patients croient que le personnel médical déserte les lieux de travail durant ce Ramadhan mais cela est dû au fonctionnement réduit à cause du départ en congé d'un nombre important des personnels de Santé. Selon un médecin, interrogé à ce sujet, le personnel médical est conscient de la nécessité de sa présence durant les heures de travail puisqu'ils savent qu'ils risquent le limogeage et les poursuites judicaires. «Un médecin a été poursuivi en justice et condamné à une peine de prison ferme à cause du décès d'un nourrisson lors de sa période de garde alors qu'il était absent» dira-t-il avant d'ajouter «que les personnels médicaux sont conscients des répercussions des absences non justifiées et ne peuvent ainsi quitter leurs postes de travail même durant ce mois sacré.» Devant cette situation, les médecins de garde ramènent avec eux leur repas d'el-Iftar et restent en poste pour prendre en charge les malades pouvant se présenter aux services des urgences. En somme, au niveau de la wilaya d'Aïn Defla, le personnel médical ne déserte pas les hôpitaux d'autant plus qu'il est conscient que l'urgence médicale peut survenir à n'importe quel moment. Cependant c'est le départ en congé d'une partie du personnel qui influe sur le fonctionnement des structures de santé d'autant que la charge va peser sur le personnel en poste et leur cadence de travail va s'amplifier.