L'ARPT ne donne aucune date précise pour rendre publics les chiffres de la 3 G et de la téléphonie mobile en général. Selon le dernier rapport de l'Association mondiale des opérateurs Télécom mobile (GSMA), publié récemment et repris par plusieurs journaux algériens, Mobilis était leader dans la 3G au second trimestre 2014 avec 223 600 abonnés, suivi d'Ooredoo avec 171 449. Avec 395 049 abonnés à cette nouvelle technologie lancée, en décembre 2013, sur une cible de 41 103 587 d'abonnés au mobile, GSMA estime à 0,99% son taux de pénétration dans le pays. En revanche, dans la téléphonie de 2e génération (2G), c'est Djezzy qui demeure le premier opérateur mobile du pays. L'entreprise compte 17 722 901 abonnés, suivie de Mobilis avec 13 148 520 et enfin d'Ooredoo avec 10 232 166. Concernant, le revenu moyen par utilisateur (Arpu), il est en déclin avec 6,27 euros pour le second trimestre 2014 alors qu'il était de 6,42 euros le trimestre précédent. Sur les plus de 41 millions de clients au mobile que compte le pays, 36 810 550 sont en prépayé, soit près de 90% du parc mobile, bien que cette option soit plus chère que le postpaid. Ces révélations ont été mal accueillies par l'Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT) qui a réagi par un communiqué sur son site web. Elle se dit «surprise de noter la publication dans certains titres de la presse nationale d'informations faisant état, sur la base d'un prétendu rapport de l'Association mondiale des opérateurs mobile (GSMA), de statistiques sur le nombre d'abonnés dans la téléphonie mobile 3G». En réalité, elle ne dément pas les chiffres, mais informe que «seuls les chiffres qu'elle publie font foi et que toute autre statistique n'engage que l'auteur de sa publication». Elle rappelle en outre sa décision portant définition de l'abonné actif dans la téléphonie mobile, laquelle, parce qu'elle «fournit les critères objectifs sur la base desquels se calcule le nombre d'abonnés d'un opérateur, s'analyse comme la pierre de touche de la taille véritable du parc d'abonnés de chaque opérateur». C'est sur cette base que l'ARPT promet de faire «en temps utile» une communication sur le nombre d'abonnés de la téléphonie mobile et de la taille réelle atteinte à cet égard par chacun des réseaux y opérant. L'ARPT ne donne ainsi aucune date précise pour rendre publics les chiffres de la 3 G et de la téléphonie mobile en général. Du côté d'Ooredoo, on conteste aussi ces chiffres. Dans une précision, datée du 10 août 2014, le département des relations publiques et médias souligne : «Les chiffres rapportés sont très éloignés des succès commerciaux et de l'engouement qu'a suscité le lancement des services 3G de Ooredoo dans les 19 wilayas autorisées à ce jour.» Selon le responsable de la communication de Mobilis, «au premier trimestre de l'année, nous avions presque 10 000 activations 3G par jour. Et cela ne s'arrête pas». En fait, le véritable problème, est que l'ARPT ne communique que rarement. «Je dois malheureusement dire que sur le site de l'ARPT, il n'y a pratiquement aucune statistique à jour, donc exploitable, surtout en ce qui concerne la téléphonie mobile et l'internet, autant dire l'essentiel de son activité. Pourtant l'Autorité de régulation des Postes et des Télécommunications nous annonce depuis plus d'un an qu'elle va publier des chiffres et surtout des vrais», note Ali Kahlane, un observateur averti de l'évolution des TIC en Algérie. Le dernier rapport d'activité annuel de l'ARPT date de 2012 (avant le lancement de la 3G) et le dernier bulletin trimestriel date de mai 2007 ! Il fustige «son comportement négatif et son entêtement à propos de la gestion de la double numérotation 3G. Finalement, elle revient 6 mois plus tard à ce que nous avions dit». Depuis sa création, l'ARPT ne s'occupe que du mobile, elle est restée bureaucratique et les réflexes de l'administration lui collent à la peau. Or, sa première mission est la sauvegarde de l'intérêt du consommateur.