Le séminaire national d'évaluation de la première campagne de lutte contre la leishmaniose cutanée, organisé par le ministère de la Santé hier à M'sila, est l'indice révélateur de la gravité de la situation en termes de propagation de cette maladie dans plusieurs wilayas du pays, où elle a évolué d'une manière fulgurante, atteignant 32 000 cas pour la seule année 2005. « Les wilayas de Biskra, M'sila, Batna, Médéa, Tiaret, Djelfa et El Oued sont les plus touchées », nous dira le directeur de la prévention au ministère de la Santé. La synergie qui devait accompagner les différents secteurs (communes, agriculture, environnement...) dans la lutte contre la maladie a foncièrement fait défaut et le secteur de la santé s'en est trouvé être le réceptacle de toutes les défaillances qui se sont matérialisées par la prolifération exponentielle de la maladie, a soutenu le directeur de la prévention, Ouahdi Mohamed, en réponse à une question sur le retard cumulé durant les trois dernières décennies avant le lancement d'envergure de cette campagne de lutte contre cette maladie. « Ce séminaire d'évaluation constitue un événement par le fait, dira M. Mehdi, que c'est la première fois qu'il y a une coordination entre les différents secteurs qui se sont d'abord imprégnés du caractère morbide de la maladie qui ne cesse de faire des ravages dans les wilayas steppiques, pour s'impliquer par la suite dans la campagne de lutte proprement dite et qu'on initie ce séminaire pour évaluer cette opération de lutte qui a débuté le 19 avril dernier. » Dans cette opération, sur 335 650 habitations recensées pour être traitées par aspersion d'insecticides, il y a eu 228 000 habitations qui ont été traitées, soit un taux de 68%. Ce taux, selon le conférencier, est en deçà des objectifs fixés à 90%. « Pour cette opération, dira-t-il, 3105 agents ont été mobilisés et 2300 pulvérisateurs mis à contribution, 40 t d'insecticides ont été utilisées à l'échelle nationale. »