Tout porte à croire que l'épais brouillard qui a assombri dernièrement les rapports entre Alger et Tripoli est en passe de se dissiper. Preuve en est, la visite de travail effectuée par le général Salah Rajab El Mismar, secrétaire du Comité populaire général de la sécurité publique libyenne (ministre de l'Intérieur), hier à la direction des unités républicaines de sécurité à El Hamiz, à l'occasion d'une sortie de promotion des commissaires divisionnaires. Nous avons fourni beaucoup d'efforts pour mettre en place une méthodologie de travail qui sera suivie par les autorités de nos deux pays et qui sera très bénéfique pour les citoyens notamment ceux résidents à proximité de la frontière », a déclaré Yazid Zerhouni. Pour lui, la sérénité a repris le dessus dans les rapports entre l'Algérie et la Libye. La preuve ? « Nous allons, tout de suite, signer un procès-verbal relatif à la commisssion mixte. » Yazid Zerhouni n'en dira pas plus. Son homologue libyen, lui, s'est fendu d'une véritable déclaration d'amour en direction de l'Algérie, saupoudrée de quelques aveux sur la tension qui a caractérisé les relations entre les deux pays. « Nous sommes à présent dans d'excellentes conditions de travail et de coopération », assène d'emblée le général Salah Rajab El Mismar comme pour signifier davantage que c'est véritablement la fin de la brouille entre les deux pays. Il révélera dans ce registre que les groupes de travail installés ont examinés « toutes les questions liées aux intérêts supérieurs des deux pays ». Il s'agit en fait des points qui fâchent, notamment le tracé des frontières entre l'Algérie et la Libye, la contrebande, la lutte contre le terrorisme et la circulation des personnes. Le responsable libyen reconnaît que « nous avions connu des ennuis des deux côtés », dans une allusion à la polémique déclenchée par les déclarations du guide Mouammar El Kadhafi sur son farfelu projet du « grand Sahara », mais aussi la tension sur l'exploitation frauduleuse de la nappe albienne située sur la frontière des deux pays. En tous les cas, les deux responsables se sont fait un point d'honneur de projeter l'image de deux pays qui souhaitent tourner la page à travers une mise à plat de tous les contentieux qui provoquent cycliquement des mini-crises diplomatiques. L'envoyé d'El Kadhafi a ainsi insisté sur le fait que les deux parties ont « signé un procès-verbal clair dans ses contours et qui plus est prévoit une concertation dans tous les domaines ». Le document paraphé hier est ainsi présenté comme un retour à la normale entre les deux pays. Il traduit surtout le retour du guide libyen à de meilleurs sentiments vis-à-vis d'un pays qui ne l'a jamais laissé tomber, y compris quand le sien subissait un terrible embargo international dans la foulée de l'affaire Lockerbie. Durant trois jours, l'invité de Zerhouni a eu une intense activité, notamment la visite des centres et des laboratoires relavant de la DGSN.