La direction natonale de l'UGTA, qui joue au pompier lorsqu'il y a des mouvements de grève, n'a pu ni empêcher ni arrêter des mouvements de grève décidés par certaines de ses structures syndicales. D'abord les cheminots en janvier 2014 et avant eux les postiers qui ont paralysé la Poste pendant plusieurs jours au début de l'année 2013, et ils menacent toujours de débrayer. En plus du pacte social signé en 2006 entre la centrale syndicale et le gouvernement, Abdelmadjid Sidi Saïd, n'a pas manqué de mettre en garde les travailleurs voulant passer à l'action pour défendre leurs intérêts. Avant la dernière élection présidentielle, c'est carrément une instruction qu'il adresse aux fédérations dans laquelle il leur demande de geler tous les mouvements de protestation. L'argumentaire avancé est que la conjoncture de l'avant-élection «n'était pas propice pour soulever des problèmes et des revendications sociales». «Le gouvernement a d'autres préoccupations en ce moment, notamment le prochain scrutin, et rien ne sert d'alimenter les tensions à travers des mobilisations de protestation qui n'aboutiront à aucun résultat», ajoutait alors le secrétaire général de l'UGTA, qui rappelait son soutien au quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika. Pour certains syndicalistes, Sidi Saïd «fait plus de politique que de syndicalisme». Une situation qui agace les travailleurs qui ne manquent d'ailleurs pas de quitter en masse son organisation pour tenter l'expérience d'un syndicat autonome, ce qui est le cas récemment des travailleurs de Sonelgaz. Le fait que le secrétaire général de l'UGTA tente de calmer les esprits à propos de la nouvelle mouture du code du travail et la suppression apparemment graduelle de l'article 87 bis, pourrait aussi se retourner contre lui. Le Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l'UGTA ne cesse d'ailleurs de compter des adhésions à son combat. La dernière en date, ce sont des syndicalistes des corps communs de l'administration qui ont rejoint le mouvement qui vise à se constituer en force pour se réapproprier l'organisation syndicale lors de son 12e congrès. Des syndicalistes confient sous le couvert de l'anonymat qu'«il y a un profond malaise au sein de la ‘‘centrale'', et le maintien de son secrétaire général à son poste n'est rendu possible que par ses soutiens politiques».